10 janvier 2011

Sous le ciel

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Longtemps j'ai rêvé de voyages...




Enfant, j'imaginais des aventures qui me transporteraient au bout du monde :


des steppes de l'Asie centrale aux plaines de l'Ouest américain,
de la Pampa argentine aux déserts australiens.


Là où il y aurait de grands espaces, des peuples libres et fiers, des chevaux s'enivrant de vent...







Depuis, quelques pays m'ont vu grandir.


Divers paysages m'ont inspirée, époustouflée, exaltée.


Des milliers de visages j'ai croisé et certains ont gravé leur nom dans mon coeur, d'autres se sont imprimés par bribes : le souvenir d'un regard, d'un sourire, de rides au coin des yeux.
Et l'oubli de tant d'autres.


Des ombres aussi, qui m'accompagnent. Souvent bienveillantes, parfois non.

Des vies entrechoquées, des chemins croisés, entremêlés, séparés.


Inégalement ravies, toutes voguant sans distinction sur les flots libres du Temps
qui coulent inexorablement vers un demain incertain : en amont des souvenirs,
en aval ceux à bâtir.



Et l'urgence du voyage au long cours m'a quittée.

Aux expéditions aériennes, je préfère les pérégrinations intérieures;
à l'excursion touristique la flânerie dans le jardin.






Je me suis aperçue que mon premier geste, en sortant chaque jour, est de lever le nez au ciel, de humer l'air du Temps et de m'extasier devant la beauté du Monde.


Rien que ça (!)


Chaque matin, les éléments du décor sont en place et s'offrent aux caprices facétieux d'un éclairagiste de génie. Et le scénographe s'amuse à pimenter la scène d'éléments imprévus au scénario de la veille : les tuyas bien verts hier sont saupoudrés de neige aujourd'hui; un cirrus paresseux remplace un ombrageux cumulus; des brumes improbables renouvèlent une scène pourtant apprise par coeur.


Quelques pas et voici un paysage sans cesse remanié et dont je ne me lasse pas.

Vous en avez vu déjà de nombreux clichés.
Et en voici d'autres :


Même point de vue, même heure et pourtant tout un autre monde...








Un voyage renouvelé tous les jours...




Il y a encore des contrées qui m'attirent et j'en verrai probablement quelques unes.

Mais si les voyages forment la jeunesse, je me rends compte que la maturité construit ses propres pèlerinages. Au lieu de la course à la découverte du monde extérieur, il s'agit d'une expédition plus intime vers notre statue intérieure : une marche vers le bonheur.

Loin d'être toujours bucolique, cette promenade nous mène parfois à des pentes abruptes et par des chemins escarpés. Les obstacles s'imposent, à nous de dessiner l'itinéraire : les escalader ou les contourner, les fuir ou les affronter.






Mon bonheur je le vis.

Sous le ciel, précisément.

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5 commentaires :

  1. Que de magnifiques photos, illustrées par de sublimes mots, très bien choisis...
    Vous nous faites voyager à travers vos photos et textes...
    MERCII
    =P

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  2. Waw, waw, waw... Waaaaw !!
    De sublimes photos et bien sur le texte qui va avec comme toujours !
    Continuez ! On en veux encore ! =)

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  3. Bonjour Isabelle,

    Comme dirait "l'autre" tes images c'est de la magie..magie...magie...

    Elles sont la preuve que souvent la beauté est sous notre nez si l'on sait regarder ce que nous offre dame nature.
    Évidemment ,et je te l'ai déjà dit, tu as l'oeil pour nous la faire découvrir et nous la faire apprécier.
    Je te souhaite encore une très bonne année.
    Et j'espère allez vous voir très bientôt.
    Camille

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  4. Je sens dans l'air comme un parfum de changement... Une sagesse retrouvée... Il y a tant de façon d'explorer le monde !

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  5. euh... Carole, je ne savais pas que j'avais perdu ma sagesse ! ;oP

    Je te taquine, je sais bien que je ne suis sage qu'en image...

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