4 mars 2009

L'histoire de Taz, suite.


J'ai l'intime conviction que nos erreurs ont toujours leur raison d'être. Non seulement servent-elles de leçon, mais elles nous orientent habituellement vers le droit chemin.

J'ouvre ici une parenthèse pour signaler combien je trouve ironique d'appeler droit chemin, un parcours aussi méandreux; la vie possède un sacré sens de l'humour !


Pour en revenir à Taz, probablement que si j'avais fait faire cet examen vétérinaire de pré-achat
(si vous avez manqué les prémices de l'histoire de Taz, je vous suggère de commencer par le début, soit par L'histoire de Taz, publiée hier...),
je ne l'aurais pas acheté... Mais que serait-il devenu ? Aurait-il trouvé une maison qui lui aurait laissé tout le temps nécessaire à sa réhabilitation ? Un foyer où le fait qu'il ne soit qu'une bouche de plus à nourrir aurait été acceptable ? Avec des «si», on peut mettre Paris en bouteille, donc mettons de côté ces questionnements existentiels
(ok, j'exagère peut-être un peu et, de plus, je suis certaine que vous mourrez d'envie de savoir ce qu'il est advenu du blond Tazounet. C'est vrai qu'il est mignon et que son histoire est touchante... il faut dire qu'avec de si beaux yeux... )

Donc, voici la suite de l'histoire de Taz (car, c'est vrai, hier l'histoire s'arrêtait au milieu de l'été, alors que nous sommes déjà en mars). Il en a coulé de l'eau, sous les ponts (bien que chez-nous, il serait plus correct de dire que l'eau a gelé sous le pont de Lacolle, mais, encore, je m'égare et vous fait languir... allons ! allons ! reprenons ! ) depuis. (Vous vous demandez ce que ce «depuis» vient faire ici ? C'est juste la conclusion de la phrase que j'avais commencée avant d'ouvrir la deuxième parenthèse...)

D'accord, je vois que je vous perds, avec mes parenthèses, malgré que je vous aidasse en les minusculisant (à mettre dans le dictionnaire isabellesque déjà cité dans un précédent message...)

Donc, voici :

L'histoire de Taz, suite.

Milieu de l'été 2008, Taz est toujours aussi gentil et bien élevé, mais sans emploi. Si je ne peux pas l'engager pour mes cours, je n'ai pas vraiment l'utilité d'un hongre dans mon élevage. J'ai déjà des nounous à profusion, rôle que l'on réserve habituellement au vieil oncle que l'on recueille ainsi... Je décide donc d'offrir Taz à un centre d'équithérapie où il sera le centre de l'attention d'enfants en difficulté. Un emploi idéal pour ce cheval qui préfère clairement les humains aux chevaux, qui ne semble heureux que lorsqu'on s'occupe de lui.

Mais la vie, le destin, les astres, bref, ce qui dessine les plans des chemins que nous empruntons sans en connaître le dessein, en a décidé autrement.

Malgré un intérêt marqué pour Tazounet de la part du centre d'équithérapie, il semblait que nous n'arrivions jamais à nous joindre à temps, à parvenir à organiser une rencontre ou un transport. Au même moment, je planifiais également d'envoyer Taz comme «copain de pâture» pour un jeune étalon qui a bien besoin d'un compagnon de jeux... Là également, les éléments ne s'accordent pas et Taz demeure ici, ornement doré de mes prés...


En octobre, soudainement, je réalise que cela fait quelques temps que je n'ai pas eu à mettre de crème sur une nouvelle morsure : Taz n'a plus aucune marque récente, sa silhouette est moins osseuse, sa ligne de dos plus attrayante et, ce qui m'emmène de discrètes larmes de joie, Taz joue avec les autres chevaux ! De jour en jour, il se métamorphose, bouge, prend du galon, se permet de rouspéter quand un congénère se montre trop arrogant. Taz a trouvé sa place !

Les semaines passant, Taz devient un leader de jeu, l'un des premiers à amorcer de folles cavalcades, de concert avec ses deux grandes amies : Alya et Luna. Ces exercices le musclent en douceur. Taz a maintenant le regard serein. Il a recouvré son âme.

Quand le temps arrive de sevrer les pouliches, je les met dans le grand parc, avec Taz et les autres filles (il y a aussi Mister, dans ce parc, mais la majorité l'emporte !). Taz est obnubilé par les minuscules ponettes et finit par les prendre sous son aile. Il lui prend même parfois des crises de despotisme, relativement bien acceptées par ses copines. Et en janvier, donc il n'y a quelques semaines de cela, je l'ai même surpris à jouer avec Mister, le big boss de ce troupeau !

Hiérarchiquement, Taz n'est pas et ne sera probablement jamais, un alpha. Cela ne correspond pas à sa personnalité. La différence réside probablement dans le fait qu'il ait trouvé sa place, une place où il est à l'aise, dans un troupeau généralement pacifique et joueur.

Récemment, André s'est posé sur son dos, à cru, pour quelques minutes. On aurait dit que Taz appréhendait la chose. Extrêmement attentif, il était clair qu'il réfléchissait entre adopter une habitude acquise sous l'emprise de la douleur - soit d'exploser dans un rodéo- , et la réflexion : «Tient ? Bizarre, j'ai un humain sur mon dos et il ne me fait pas mal ! Je peux me détendre...»

Les photos ci-contre ont été prises la semaine dernière, alors que nous remettions Taz au travail en liberté.



J'ai maintenant l'espoir de trouver un emploi au beau blond. Si nous pouvons le remettre sous la selle sans que de la douleur se manifeste, il fera probablement un excellent cheval d'école et il pourra rester chez-nous ou être adopté par une nouvelle famille.

J'ai bon espoir, car je soupçonne que son mal de dos n'était dû qu'à un manque de musculature. On verra bien, ce que l'avenir réserve à l'Histoire de Taz.

2 commentaires :

  1. je regarde les autre chevaux et taz ma tomber dans loeil et il est mon coup de foudre si on deminage on ma dit que jaurait peut-etre 2 chevaux alors sil ny a pas dinconvenien sil est encore a vendre je ferais surement une demande pour lacheter si possible avec une de cest copine mais rien nest certain

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  2. Je suis contente de tomber sur l'histoire de TAZ parce que je me pose beaucoup de questions sur son passé moi aussi! L'idée centre d'Équithérapie a fait son chemin et TAZ rempli ses fonctions a merveilles.. C'est un cheval a humain et il a besoin grandement de la compagnie des humains pour être heureux. Il adore son travail et nous montrer ses fesses aussi. Et j'ai compris que cette posture pour lui est une facon de démontrer sa confiance et apprécie vraiment de recevoir des massages a ces endroits. Merci encore pour le beau cadeau en offrant TAZ à Equi-Sens. Il fait vraiment des miracles avec son intuition et sa disponibilité pour l'humain. Il n'a plus le regard triste mais plutôt très invitant ! Bon weekend


    Chantal (11/07/2012)

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