Rigole, l'eau !

Un redoux inhabituel pour un 12 février, de la pluie que l'on aurait tellement aimé voir tomber en neige... des chevaux perdus dans un brouillard épais, un jardin et des champs inondés, des ruisseaux éphémères s'ouvrant de nouveaux chemins, voilà à quoi ressemblait notre décor, hier matin.


Qui ne s'est pas retrouvé enlisé jusqu'aux cuisses dans un mélange de neige liquide, teintée au crottin de cheval; qui n'a jamais ressenti l'ineffable sensation d'une grosse botte d'hiver glougloutante alors qu'elle se remplie d'eau glacée; qui n'a pas glissé sur une glace lisse recouverte de 15 cm d'eau, les bras chargés de foin; celui-là ne connait pas les multiples plaisirs de la vie d'éleveur au printemps !


Mais le mois de février, je m'insurge et je me révolte : le mois de février DOIT être froid, enneigé et ensoleillé !



Ce redoux, nous le connaissons habituellement dans la première quinzaine de janvier, juste avant que l'Hiver, le vrai, celui avec un grand H, ne nous tombe dessus. Ou alors, au printemps, en mars, quand nos journées ensoleillées alternent avec des nuits gelées, faisant le bonheur des acériculteurs.

Comment expliquer à nos chevaux qu'ils ne doivent pas rester sous la pluie ni se laisser tremper jusqu'aux tréfonds de leur toison laineuse, car cette nuit il fera - 10°C ? Comment leur dire de ne pas se réjouir et de ne pas se rouler dans les crottins mollissants, de ne pas souiller leur beau manteau laineux, car ils vont avoir froid dans quelques heures ?

Pieds mouillés, pantalons trempés, bleus sur les fesses : peu m'importe si mes chevaux ne souffrent pas !

Ce matin, la campagne est à nouveau saupoudrée de blanc. La pluie s'est changée en neige.

Mais les chevaux vont bien. Ils mangent et jouent comme d'habitude et dans quelques heures, ils feront leur sieste quotidienne, s'imbibant de soleil et de vitamines D.