16 février 2009

Ronds bedons


Je ne me lasse pas d'admirer les ronds bedons de mes juments... Chaque jour, c'est avec le même émerveillement que je pose ma main sur leur ventre et que j'attends le mouvement qui me dira que bébé va bien.

Parfois, l'attente semble interminable. Insidieusement, les pires scénarios frayent leur chemin vers mes réserves d'inquiétudes, jalonnant leur chemin de questions insidieuses qui alarment mon coeur de mère universelle. Inquiète, je fais alors appel à toutes mes connaissances d'éleveur. En quelques secondes, la liste des problèmes possibles, leurs symptômes, la manière de les diagnostiquer, se bousculent dans mon esprit. Fébrilement, je déplace ma main, observe la maman, dans l'irrépressible impatience du mouvement qui viendra effacer mes craintes et ramener un sourire béat sur mes lèvres...

Souvent, il n'est même pas besoin de poser la main : le ventre s'agite et tressaute, des protubérances naissent, se déplacent et disparaissent... Magique ! Complètement, totalement, absolument magique !

Certaines des mamans parlent déjà à leur bébé : doux murmures si particulier de la jument à son poulain. D'autres se fâchent déjà après leur bébé : oreilles couchées, fouettement de queue, postérieur qui se lève impatiemment; bébé n'est pas sage et, fort probablement, s'étire et pousse sur des organes sensibles.

Plus les semaines avancent, plus l'humeur des mamans s'adoucit, en tout cas avec nous, leurs amis humains. Plus les bedons poussent, plus les mamans s'attendrissent. Les siestes s'allongent, les demandes de câlins se font plus exigeantes. Les mamans n'hésitent pas à demander des massages, nous montrant où poser nos mains et leur mine extasiée nous signale quand nous nous acquittons bien de notre tâche.

Quant à eux, les étalons ont intérêt à se tenir sages et disponibles, car leurs épouses n'ont plus aucune patience ! Les hormones leur jouent cependant des tours : confondant désir de reproduction et bouffées de chaleur, les mamans se font soudainement aguicheuses. Émoustillés, leurs maris commencent leur cour... et, passé les premiers émois et les premiers bisous, se font vertement remettre à leur place !

Poussez vous messieurs, les bedons poussent !

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