31 mars 2009

Trois jours plus tard...

Alors qu'Adelita a pris la peine d'offrir à sa nouvelle-née de quelques heures la journée la plus chaude et la plus ensoleillée de mars, depuis, il fait gris, froid, humide...

Il n'est pas facile de :
1) trouver un moment adéquat pour mettre mère et enfant en liberté dans le manège;
2) avoir assez de lumière pour faire des photos potables d'une pouliche survoltée, grise sur fond de sable gris et de ciel assorti !

Mais voici ce que j'ai pu faire, pour vous, aujourd'hui : les 3 jours (et demi !) de Mlle Adana, toute en joie de vivre et au plaisir de piquer des galops effrénés...

Note : Cliquer sur les photos permet de les voir en plus grand ;o)

«Sur les flots, sur les grands chemins, nous poursuivons le bonheur. Mais il est ici, le bonheur.»
Horace, Épîtres




J'adore cette photo. J'aime sa composition, j'aime ce qu'elle nous raconte...





Celle-ci aussi me parle, de joie et de bonheur teinté d'exubérance...




Quelques secondes de calme, le temps de reprendre
son souffle, protégée par maman...




Pose d'un quart de seconde pour la photographe...




Et c'est reparti !




Je suis la fille de Passion, Adana est mon nom.

29 mars 2009

Adana

Adana signifie fille de son père en langue Igbo (Afrique de l'Ouest) et Adana est, sans conteste, la fille de Passion ! Nous retrouvons chacun de ses parents dans cette pouliche. Tant au niveau de la personnalité que de la conformation physique.

Adelita est très fière de vous présenter sa fille, Adana. Les photos ci-dessous ont été prises hier matin, lors de sa première sortie. Sur ces photos, Adana n'est même pas encore âgée de 12 heures...

Lorsqu'on pense que, moins d'une heure après sa naissance, cette pouliche avait fait ses premiers pas et pris son premier repas, il y a de quoi s'émerveiller.

Je vous laisse savourer les photos...















28 mars 2009

Bébé est né !

Quelques minutes après la naissance. Premiers bisous...


À 22h40, vendredi soir, 27 mars, le bébé d'Adelita et Passion est né. Je dis le bébé, parce que je vous laisse deviner s'il s'agit d'un garçon ou d'une fille.

En mois d'une heure, Bébé était debout, avait têté et explorait son nouvel environnement : la curiosité et la familiarité légendaires des enfants d'Adelita et la prestance de Passion. Nous sommes tout simplement ravis, épatés, émerveillé, éblouis, renversés, ébaubis de la beauté de ce bébé; rien de moins !

Premières photos ci-dessous. D'autres vont venir assez vite....


6 heures plus tard...

25 mars 2009

Intermezzo 5


Un samedi soir de mars, au Domaine du Ranch Namaspamoos...

24 mars 2009

Ménage de printemps

J'essaie de faire un peu de ménage dans mes dossiers de photos. J'en ai environ 4000 à classer... beaucoup sont déjà étiquetées, mais il me reste de quoi m'occuper pour encore - oh, soyons réaliste, au rythme ou je le fais pour l'instant, - disons les 2 ou 3 prochaines années.

Je suis beaucoup plus raisonnable aujourd'hui, question photos. Je fais un premier tri, puis un deuxième, dès les premiers jours qui suivent la prise de vue. Je les nomme et les date, dans l'espoir que l'organisation de mes albums en soit un jour facilité... l'espoir fait vivre, n'est-ce pas ? ;o)


La photo ci-dessus a été prise l'été dernier. C'est Passion, évidemment. Et vous savez comment j'ai nommé cette photo, des mois avant la naissance de ce blog ? : Ça frise la passion...
Amusant.

Les deux photos suivantes ont été prises le même jour.
Et je constate que je les ai ni nommées ni datées... J'ai encore du boulot sur la planche !

Ça fait du bien de voir un peu de vert...
Il n'y a plus trop de neige dans notre coin, mais c'est encore tout jaune et brun.
Thérapie par le vert, c'est bon pour le moral !



Parce que ça me prend du temps que je n'ai pas trop, je prends le risque de me faire piquer mes photos pour vous les offrir... Vous remarquerez que je n'ai pas mis le © sur ces images et que je vous les ai laissées en bonne résolution (si vous cliquez dessus). Donc si - oups ! - il vous arrivait de les télécharger dans votre ordinateur, tout à fait par inadvertance cela s'entend, gardez-les pour vous, en usage privé. Si vous voulez les faire circuler, demandez-moi une version «copyrightée». Merci beaucoup !

23 mars 2009

Première veille 2009

Ce soir, je vais probablement dormir dans l'écurie. Dormir, peut-être pas vraiment.
En tout cas pas vraiment bien. Mais c'est sans importance, j'adore ça !

Adelita est rentrée dans son grand box de poulinière. Box où elle passe toutes ses nuits depuis une quinzaine de jours, afin qu'elle produise les anticorps propres à ce nouvel environnement dans lequel naitra son poulain. Elle passera ses anticorps à son bébé, par le biais du colostrum des premières têtées...



Adelita a de la cire aux trayons. Et le ventre qui est descendu. Et les ligaments de la queue complètement relâchés. Et les muqueuses roses. Et la vulve toute molle (je vous épargne la photo !). Pour ce qui est de sa température, je n'en sais rien, le thermomètre m'a fait faux-bond. Dommage, c'est pourtant bien pratique de savoir, car c'est à peu près le seul indice vraiment fiable : une chute soudaine de la température corporelle dans les heures qui précède le poulinage...



Habituellement, la «cire aux trayons» qui est en fait un débordement de colostrum, indique un poulinage imminent.

Mais Adelita est aussi ma jument la plus farceuse. Un sens de l'humour très «British», pince-sans-rire. Il faut voir l'étincelle dans son oeil pour se rendre compte... Dans les années passées, Adelita est la seule de mes juments qui m'ait fait dormir plus de deux nuits dans l'écurie. Cela l'amuse probablement. Et puis elle en profite aussi, car puisque j'y suis, autant la brosser, la gratouiller, la masser... Pourquoi se dépêcherait-elle de faire son poulain qui sera le centre d'intérêt de tous, alors qu'elle peut profiter des attentions révérencieuses que l'on doit à l'urne sacrée ? Car, en plus du sens de l'humour, Adelita est aussi très intelligente. Et pudique. Ce n'est certainement pas la plus démonstrative ni la plus ouvertement intéressée en l'humain. Mais c'est une maman extraordinaire. Et elle prend le même soin des petits d'Hommes que des siens.





Ce soir, je vais dormir dans l'écurie, avec Adelita. Et Pritcha, la voisine de box, la prochaine qui me fera dormir dans l'écurie. J'espère que la présence de Pritcha ne dérangera pas Adelita. Cela fait déjà quelques nuits qu'elles sont voisines et quelques mois qu'elles partagent le même parc et, a priori, elles s'entendent bien, malgré le fait qu'il est évident qu'Adelita est la patronne. Mais il n'y a aucune agressivité, simplement des rappels à l'ordre quand cette colleuse de Pritcha envahit trop la bulle d'Adelita.






Pour le énième fois, je révise ma liste de «Nécessaire de poulinage», contrôle que tout se trouve dans la boîte prévue à cet effet, vérifie les batteries de lampe de poche, du téléphone, de l'appareil photo...

Ce soir, je vais avoir le nez froid (il fait 2°C dans l'écurie), mais le coeur au chaud. Je suis déjà dans ces heures où à l'excitation se mêle une certaine dose de stress. Où le plaisir anticipé d'une nouvelle naissance se teinte d'une once d'inquiétude. Exaltation. Fébrilité. Anxiété. Et ce bonheur étonné et sans cesse renouvelé d'avoir la chance de vivre ma vie.



Je vous laisse sur le coucher de soleil d'hier.
Je n'ai pas eu le temps de prendre en photo celui d'aujourd'hui, j'avais un blog à mettre à jour !


EDIT : Mardi 24 mars, 8 h du matin.

J'ai passé la nuit dans l'écurie, sous le regard narquois d'Adelita qui venait me faire un bisou quand je m'assoupissait.

Le Roi Arthur s'était fait un nid dans le foin de Pritcha, grognant chaque fois qu'elle prenait une bouchée, car il voyait disparaître peu à peu son lit douillet, englouti par une jument qui ne demandait rien d'autre que de terminer son lunch.

C'est Minette-la-chatte-de-l'écurie qui était contente : dormir sur un sac de couchage avec un humain pour lui tenir chaud : j'ai eu droit à des rons-rons reconnaissant et tonitruants...

Et, finalement, pas de poulain encore...

Arthur et moi, nous sommes rentrés dans la maison un peu avant 6h, histoire de prendre deux vraies heures de sommeil avant de commencer une nouvelle journée. Un mince croissant de lune orangé se levait, c'était magnifique.

À partir de 6h15, le téléphone s'est mis à sonner... (ceux que j'aime savent que pour me joindre, il faut m'appeler aux aurores).

La parturiente est dehors, avec ses amis. Je la surveille du coin de l'œil...

21 mars 2009

Intermezzo 4


Rassurez-vous, l'hiver n'est pas de retour...
Cette photo a été prise en décembre... ouf !

Bonne fin de semaine !

19 mars 2009

Entre les lignes

«On» me faisait remarquer que mes dernières chroniques n'étaient pas aussi réfléchies et ne donnaient pas autant matière à réflexion qu'à l'habitude...

Vraiment ? Oubliez ma comparaison facétieuse entre les coupes de chevaux, pardon, de cheveux, de Miss Adjani et Miss Pitchoune, puis revenez au contenu de mon commentaire sur les différences physiques que l'on retrouve chez les membres d'une même race... Et remarquez comment ces deux membres, ô combien différents, s'entendent bien. Les photos ne sont pas là que pour décorer... elles parlent, elles-aussi.

Il y a 2009 ans, je crois bien me souvenir qu'un hippie avant-gardiste racontait des histoires pour parler de choses importantes... Je crois même qu'on appelle ce récit allégorique qui contient un enseignement moral* une parabole (et non, ce n'est pas une antenne qui vous permet des capter des signaux... quoique...)
*c'est pas moi qui le dit, mais le dictionnaire !

Sans prétendre être une antenne émettrice et parabolique, si je le pouvais, je me consacrerais uniquement à l'écriture et à la photographie; en dehors, bien entendu, de mon dévouement exceptionnel à ceux que j'aime, qu'ils aient deux ou quatre pattes. Mais je ne peux pas. Mes journées sont souvent très longues et très remplies par mille autres activités. Alors, mes chroniques ont des longueurs et des contenus inégaux. Et, croyez-moi, j'en suis la première désolée !

Ma sœur m'a envoyé une jolie phrase, ce matin :

L'humour est le plus court chemin d'une personne à une autre!
George Wolenski

Au plaisir de vous rencontrer !

Punkettes

Pour les grincheux qui ne perçoivent pas les similarités capillaires entre Pitchoune et Isabelle Adjani dans Subway, voilà ! :



On a beau dire, il y a de quoi s'ébaudir !

Lady et les «petites»

Je suis toujours fascinée de voir comment des animaux de la même
espèce peuvent avoir des allures totalement différentes.

Prenez un grand danois et un yorkshire... Un chat Main Coon et un siamois...

Une grande Moonlight Lady, jument Curly de 166cm au garrot, 750 kg,
frisée de la tête aux pieds, avec presque pas de crins à la queue
et
une petite Pitchoune de moins de 100 kg qui passerait sous le ventre de la grande juste en baissant la tête, une Pitchoune qui, à 6 mois, possède une queue qui lui tombe déjà au-dessous des jarrets et une coupe "punk" digne de celle d'Isabelle Adjani dans le film Subway (de Luc Besson)...

Quand-même rigolo, non ?

(Pirouette, la fille de Nymph et Pirate, pose entre Lady et Pitchoune.
Pirouette
a deux mois de plus que Pitchoune.)

18 mars 2009

Du lever au coucher

Ce matin, je suis sortie un peu plus tard que d'habitude.
Le soleil pointait déjà son nez, juste au-dessus de l'horizon...
Mais ce n'est pas le soleil qui a attiré mon attention :

Une demi-lune presque parfaite. Éclairée joliment par le soleil nouveau.
Un ciel encore tout bleu de nuit...



Et des étourneaux sansonnet bien réveillés et bien bruyants !



Voici une bande de bedons en plein petit-déjeuner...
Jolie n'est pas certaine que cela soit déjà l'heure de se lever...




Jules, le chat-qui-ne-sait-pas-qu'il-est-un-chat...
Il m'accompagne partout, tout le temps, par tous les temps.
Prend des risques au milieu des chevaux.
Supporte les taquineries des poulains, marche dans la boue,
dans la neige jusqu'aux moustaches...
Un amour de chat, un abime de dévotion. Et une fourrure tellement douce...
Câlin-minet bavard qui discute et demande poliment s'il peut sauter dans mes bras.
Un peu envahissant parfois, mais quel personnage !
Et en plus, je n'y suis pas allergique !


La journée passe en mille tâches. J'ai nettoyé toute la carrière enfin libérée de sa neige, ratissé devant la grange, payé des factures, nettoyé l'écurie, préparé un box tout propre pour Adelita... le quotidien et des journées qui allongent, allongent... Je vis au rythme du soleil.

Alors, quand il se couche, il me dit qu'il est temps de prendre mes dernières images de la journée, puis de rentrer, manger, télécharger les images du jour dans l'ordinateur et laisser naître le blog quasi quotidien...


Il est minuit passé et c'est déjà demain.
Bonne nuit !

17 mars 2009

Symphonie de bedons

Le bedon de Madame Adelita, hier soir...
J'ai beau fouiller dans mes archives, je crois c'est la première
fois que je la vois avec autant d'œdème ventral...
Mais elle semble en forme, bien que très calme.
Elle fait de longues siestes au soleil.
Pas de fièvre, rien d'anormal.

Je surveille le baromètre de près, car contrairement à la croyance populaire, ce n'est pas la pleine lune qui fait accoucher, mais les soudaines chutes de pression atmosphérique, les orages, les tempêtes... Nous en avons eu quelques uns, des poulains-surprises de basse pression ! Il y a justement une basse-pression annoncée pour demain... le calendrier dit que c'est encore un tout petit peu tôt, mais le bedon et les signes crient qu'il est temps que ça sorte !


* * *


Nymph et son rond bedon.
Même lorsqu'elle n'est pleine que de 3 mois (sur les onze prévus), Nymph a toujours l'air d'être sur le point d'exploser ! Cela ne l'empêche pas d'y ajouter du bon foin à longueur de journée... Mais on a le temps de se préoccuper de ce bedon-là, ce poulain n'est pas attendu avant la mi-juin.

* * *


Moonlight Lady, ma belle, ma géante,
à contre-jour, si imposante
au soleil de fin du jour...

Un bébé attendu pour l'anniversaire de ma soeur, début mai...

* * *


Et Miss Insy. La farceuse du lot. La championne de la dissimulation de bedon !

L'échographie a beau nous l'avoir confirmé, Insy ne semble jamais pleine avant le sixième ou septième mois. Pour son premier poulain, jusqu'au huitième mois je me posais encore la question : est-ce un bedon de bébé ou un bedon de foin ? Puis, caboum ! D'un seul coup d'un seul, le bedon apparaît !

Elle nous a refait la blague, cette année. Mais il y a des photos qui ne trompent pas et elle ne peut plus le nier : soit il y a un bébé dans ce bedon-là, soit il va falloir qu'elle songe à se mettre à la diète !

D'autant que ce bébé n'est prévu que pour la mi-juillet. La dernière des onze naissances prévues cette année.

Onze bedons à couver. Onze bedaines à câliner...

15 mars 2009

C'est officiel !

Ce matin, quand je suis sortie dire bonjour au soleil, j'ai eu une révélation.

Quelques indices mes laissaient subodorer que l'apparition était imminente : l'arrivée des oies, le cri des carouges annonçant leur retour, la multiplication des batailles de moineaux pour savoir qui profiterait de quelle cabane à oiseaux, la grosseur des ventres de mes juments, la fonte des neige... Même Madame la météorologue en parlait hier matin, disant que cela serait officiellement vendredi prochain...

Mais, ce matin, plus aucun doute possible, car le plus important est arrivé : l'odeur.

Ça sent le printemps !

Et même si nous n'échapperons peut-être pas à la tempête de neige classique qui nous tombe traditionnellement dessus entre le 15 mars et le 15 avril, cela ne sera qu'un dernier sursaut de l'hiver, un clin d'œil pour nous rappeler que, immanquablement, il sera de retour un jour... et ce jour là, je serai tout aussi heureuse de le recevoir qu'aujourd'hui j'accueille le printemps.

Intermezzo III


Un lever de soleil flamboyant qui est ma réponse à ceux
qui se demandent pourquoi je me lève si tôt !

Une photo que j'ai prise en décembre 2007,
mais un spectacle, sans cesse renouvelé,
auquel j'assiste quotidiennement.
Un de mes bonheurs...


«Manifester son bonheur est un devoir; être ouvertement heureux
donne aux autres la preuve que le bonheur est possible.»


Albert Jacquard
Petite Philosophie à l'usage des non-philosophes
Livre de Poche, 1999.

13 mars 2009

Les bernaches aussi !

Rappel : si vous cliquez sur les photos, vous les verrez plus en détail !


Depuis bientôt une semaine que les premières oies blanches sont arrivées, voici que les bernaches (ou outardes) les ont déjà rejointes ! Même si leur destination finale n'est pas la même (les blanches se rendant beaucoup plus au nord), elles cohabitent, sans vraiment se mêler, sur les aires de repos des grandes migrations. Beaucoup de champs sont innondés par les fontes de printemps, leur offrant eau et restes de grains de maïs et de soya.




Dommage qu'elles se soient posées plus loin, de l'autre côté des fils électriques (ce que mon œil de photographe n'aime pas trop). On aperçoit les bernaches au-dessus des blanches...
J'avais emmené mon appareil pour prendre des photos du bedon d'Adelita, quand je les ai vues. C'est leur cri, plus nasillard que celui des blanches, qui m'a fait levé les yeux... Je les ai attrapées au vol, si je puis dire !



Si je me fie aux notes que je prends chaque année sur mes calendriers, il y habituellement un décalage d'une quinzaine de jours entre l'arrivée des blanches, puis des brunes... Nous annonceraient-elles un printemps hâtif ?

En tout cas, la neige a bien fondu et la météo nous annonce
semaine parfaite pour la récolte de l'eau d'érable !
C'est l'temps des sucres !

Le bedon d'Adelita



Adelita et son ventre, vendredi dernier.
(voir la chronique Obsession du 6 mars)

On peut constater que, bien que proéminent, le ventre d'Adelita est cependant bien rond.

Quand on l'observe durant un moment, on peut voir le poulain se déplacer. En plaçant la main contre son ventre, en dessous, vers l'arrière, on sent très bien ses mouvements.

Après bientôt onze mois de gestation, le poulain est maintenant à peu près de la taille d'un berger allemand... et il prend une livre par jour le dernier mois !







Adelita et son ventre, une semaine plus tard...

Mis à part le fait qu'elle a perdu une bonne partie de son poil d'hiver (Merci Camille pour la séance de brossage !) et que, oui, je lui ai coupé la crinière, on voit aussi que son ventre a baissé.

Cela signifie que le poulain s'est tourné sur le dos, éventuellement la tête en direction de la sortie (du moins, je l'espère ! Une présentation par le siège est un scénario que je ne veux même pas imaginer...)

Plus Adelita va approcher de son terme, plus la forme en V de son ventre va s'accentuer.

Ce n'est pas évident sur ces photos, mais les ligaments de chaque côté de sa queue sont maintenant complètement relâchés.

Ses mamelles sont également bien remplies et je peux facilement en extraire un liquide ambré et salé, qui deviendra de plus en plus laiteux et de plus en plus sucré... jusqu'au colostrum épais et collant qui indique un poulinage imminent. Mais nous n'en sommes pas encore là.

Ne vous inquiétez pas, je vous tiens au courant !






Déjà, j'ai commencé à suivre l'évolution du ventre de Pritcha aussi...
Pritcha sera à 340 jours le 9 avril... comme il s'agit de son premier bébé,
je n'ai aucune archives sur lesquelles m'appuyer et comparer.
Alors elle est déjà sous observation...

12 mars 2009

Je ne suis pas un cheval

Je ne suis pas un cheval.
Je ne suis pas un cheval et mes chevaux n'ont aucun doute à ce propos.
Sauf parfois les très jeunes poulains pour qui je suis un des premiers êtres qu'ils rencontrent, dès leur naissance. Et je vous assure que la confusion ne dure pas.

En effet, je m'intéresse énormément à l'éthologie et à l'approche dite éthologique du travail des chevaux. Et ce, non parce que cette approche est à la mode, mais parce que : qui côtoie quotidiennement des chevaux et particulièrement les chevaux qui ont la chance de vivre en troupeau; qui s'autorise à passer des heures à les observer, sans montre et sans idées préconçues; cette personne ne peut qu'apprendre, grandir... et constater qu'elle n'est pas un cheval.

Les chevaux sont des animaux grégaires, qui ont un mode de communication élaboré et de fascinantes relations équines à la hiérarchie explosée. Si vous aimez les chevaux, que vous avez la chance d'en côtoyer, je vous invite à lire Éthologie, l'équitation naturelle et ludique, de Danièle Gossin (Éditions Vigot), un petit livre de moins de cent pages, mais qui vaut son pesant d'or. Mme Gossin est une authentique éthologue, dans le sens que c'est un chercheur qui a fait son doctorat en éthologie sur les chevaux; l'éthologie étant la science qui étudie le comportement. La paternité de l'éthologie revient à Konrad Lorenz, dont les ouvrages grand-public sont non seulement très intéressants, mais souvent drôles.


À ne pas confondre avec l'éthologie, l'équitation éthologique, les chuchoteurs et autres méthodes douces sont à la mode. Et c'est tant mieux pour les chevaux, car ils vivent leur lot de vicissitudes, de brutalités et d'incompréhension depuis qu'ils sont la plus noble conquête de l'Homme (sic). Dans ces approches nouvelles, - mais qui ne sont finalement que le produit du bons sens, du coeur et de l'observation, assez fidèle à ce que prônait Xénophon dans son Traité sur l'équitation, publié près de 400 ans avant J.-C ! -, ces nouveaux maîtres préconisent de se faire reconnaître comme l'élément alpha du troupeau, le cheval dominant, bla bla bla, afin que le cheval nous respecte et nous obéisse "naturellement". Pour se faire, ces maîtres nous disent que nous devons agir comme le ferait le cheval dominant.

Je ne suis pas d'accord. Je pense qu'il faut agir comme un leader passif, le genre d'individu que les membres d'un troupeau décident de suivre et de fréquenter. Un leader que l'on respecte non par crainte, mais par respect. La différence entre la dominance et la domination. Et je ne suis pas un cheval.



Non. Je ne suis pas un cheval et mes chevaux le savent très bien ! Et je ne pense pas qu'ils s'attendent à ce que j'agisse comme un cheval. Je suis un humain, plein de bonne volonté, qui désire communiquer avec ses chevaux. Je veux que mes chevaux soient polis et bien élevés. Je veux qu'ils soient gentils avec les humains en général. J'ose espérer que je parviens à établir de solides liens d'amitié avec eux, liens qui, tacitement, impliquent respect, partage et compréhension mutuelle.

Et je crois que mes chevaux désirent communiquer avec moi. Parce que je leur offre cette possibilité. Parce que je les écoute. Parce que j'admets me tromper. Par ce que j'accepte de me fier à mes perceptions et de mettre en veilleuse toute l'accumulation des "c'est comme ça que cela se fait", "c'est comme ça que ça marche", "mon père faisait comme ça et mon grand-père aussi", "moi, je connais ça, les chevaux !" sous lesquels le monde des chevaux croule (et s'écroule). Je ne pense pas savoir. Je ne pense pas détenir la vérité. Simplement, je vis avec des chevaux au quotidien. Des chevaux curieux, intelligents, joueurs, parfois polissons, mais toujours absolument attentifs et allumés. D'excellents professeurs.

Nombreux sont les chevaux qui s'éteignent au contact des humains. Ils se lassent à tenter de les comprendre et finissent généralement par obéir par automatisme, par lassitude, sous la coercition, sans amitié et sans partenariat. Peu se révoltent. Ceux là sont classés dangereux, têtus, mauvais.

J'estime que les chevaux n'ont pas choisi de venir vivre avec les humains. De les servir. Je ne pense pas que cela soit à eux de s'adapter à nous, mais que c'est un travail réciproque. Nous devons les aider à faire de mauvaise fortune, bon cœur; et nous avons le devoir de profiter de notre bonne fortune pour faire preuve de bon cœur.


Je ne suis pas un cheval. Mais je peux me servir de ce que je sais, ce que les chevaux m'apprennent, pour établir un canal de communication fonctionnel. De la même manière que le langage des signes nous permet de communiquer avec des personnes sourdes, nous devons développer un langage pour communiquer avec nos chevaux. Le langage signé n'est pas inné, ni pour la personne sourde ni pour son interlocuteur entendant. Il faut établir les règles, s'entendre sur les significations de chacun des signes, puis les apprendre. Aux débuts balbutiants succèdent rapidement rapidité et fluidité. Plus on apprend à connaître notre interlocuteur, plus nous entendons les subtilités du message, message appuyé par le regard, des mimiques, des réactions.

Mes chevaux savent que je ne suis pas un cheval. Si je tente de me faire passer pour un cheval, ils me verront comme un humain qui essaie de se faire passer pour un cheval. Je présume que certains en seront amusés, d'autres interloqués... Mais dans tous les cas, mon effort sera certainement vain. Il vaut mieux établir des règles de communication qui prennent en compte les attitudes et comportements naturels des chevaux, leurs habilités, leur mode de fonctionnement cognitif. Si je fais des efforts pour comprendre leur point de vue, nous devrions réussir à établir un pont entre nos deux cultures. Un nouveau langage que chacun de nous pourra utiliser.


Mark Rashid est un de ces éducateurs "doux" - et ce, même si c'est un cow-boy !* Il est aussi, probablement, l'un des plus humbles (dans son attitude) et certainement l'un de ceux pour qui j'ai le plus de respect. Son mot d'ordre est de travailler avec les chevaux, non contre eux. Dans une entrevue - que je traduis ici librement -, Mark Rashid faisait remarquer qu'il y a 15 ans de cela, nous n'entendions jamais d'un cheval qu'il était irrespectueux (un terme très à la mode aujourd'hui nda). Un cheval peu être confus, inquiet, sur la défensive ou faire simplement ce qu'il a appris. Mark n'a jamais vu un cheval qui sait ce qu'il doit faire et qui ne le fait pas intentionnellement. Il nous faut donc être attentif à ce que nous enseignons, aux gestes que nos posons comme à ceux que nous ne faisons pas, au message que nous envoyons.

Le but du jeu étant la communication et le plaisir, entre un humain et un cheval.

***
Merci à mon amie Pascale Simard pour les photos ! ***
Oui, c'est moi sur les photos... avec Passion, Moonlight Lady, Alya, puis Pritcha, Luna et encore Moonlight Lady... Curieux, va !

*Je me mets une note pour penser à faire une chronique sur le mythe du cow-boy, et de l'équitation western, mythe particulièrement entretenu par les Européens romantiques...