9 mars 2009

Fin du jour

La grisaille du ciel s'obscurcit. La nuit tombe sur une journée morne. Le soleil nous a boudé aujourd'hui. Dès l'aube et sans tarir, les nuages ont déversé une neige lourde et paresseuse. J'ai passé des heures le nez dans des chiffres et à classer de la paperasse...

Je sors pour nourrir les chevaux. Ultime tournée d'inspection avant que l'obscurité ne me les dissimule. Je termine ma ronde par Adelita, maman en devenir. Je lui masse le ventre, lui gratouille des petits coins sensibles qu'elle ne parvient pas à atteindre. Elle mue par poignées , cest doux et chaud, et je me dis que les oiseaux auront, encore cette année, des nids bien douillets, tout capitonnés des poils de mes chevaux.

Je me demande si je vais rentrer Adelita ou pas. Elle semble bien, dehors, avec ses amie et Chimo. Un Chimo câlin, ce soir. Ce qui n'est pas toujours le cas. Le ventre d'Adelita, bien qu'en nette progression, ne semble pas indiquer de poulinage imminent. Je décide de la laisser avec sa harde pour la nuit.


Soudain, l'astre solaire fend le ciel assombrit en un ultime et bref clin d'œil. Au même instant, de nos bois me parvienent les premiers hurlements vespéraux des coyotes. Ils piaillent, hurlent et jappent. Ils sont manifestement nombreux et bavards. Si Arthur n'apprécie pas cette intrusion sur son territoire, les chevaux, eux, ne bougent pas une oreille; les appels coutumiers des coyotes ne les inquiètent guère.

Les oies sont de retour depuis samedi. Sans pouvoir les voir, je les entends juste au-dessus de nous, invisibles dans la nuit.

Les yeux fermés, la joue contre le ventre d'Adelita, je savoure l'instant. Bonheur.

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