23 mars 2009

Première veille 2009

Ce soir, je vais probablement dormir dans l'écurie. Dormir, peut-être pas vraiment.
En tout cas pas vraiment bien. Mais c'est sans importance, j'adore ça !

Adelita est rentrée dans son grand box de poulinière. Box où elle passe toutes ses nuits depuis une quinzaine de jours, afin qu'elle produise les anticorps propres à ce nouvel environnement dans lequel naitra son poulain. Elle passera ses anticorps à son bébé, par le biais du colostrum des premières têtées...



Adelita a de la cire aux trayons. Et le ventre qui est descendu. Et les ligaments de la queue complètement relâchés. Et les muqueuses roses. Et la vulve toute molle (je vous épargne la photo !). Pour ce qui est de sa température, je n'en sais rien, le thermomètre m'a fait faux-bond. Dommage, c'est pourtant bien pratique de savoir, car c'est à peu près le seul indice vraiment fiable : une chute soudaine de la température corporelle dans les heures qui précède le poulinage...



Habituellement, la «cire aux trayons» qui est en fait un débordement de colostrum, indique un poulinage imminent.

Mais Adelita est aussi ma jument la plus farceuse. Un sens de l'humour très «British», pince-sans-rire. Il faut voir l'étincelle dans son oeil pour se rendre compte... Dans les années passées, Adelita est la seule de mes juments qui m'ait fait dormir plus de deux nuits dans l'écurie. Cela l'amuse probablement. Et puis elle en profite aussi, car puisque j'y suis, autant la brosser, la gratouiller, la masser... Pourquoi se dépêcherait-elle de faire son poulain qui sera le centre d'intérêt de tous, alors qu'elle peut profiter des attentions révérencieuses que l'on doit à l'urne sacrée ? Car, en plus du sens de l'humour, Adelita est aussi très intelligente. Et pudique. Ce n'est certainement pas la plus démonstrative ni la plus ouvertement intéressée en l'humain. Mais c'est une maman extraordinaire. Et elle prend le même soin des petits d'Hommes que des siens.





Ce soir, je vais dormir dans l'écurie, avec Adelita. Et Pritcha, la voisine de box, la prochaine qui me fera dormir dans l'écurie. J'espère que la présence de Pritcha ne dérangera pas Adelita. Cela fait déjà quelques nuits qu'elles sont voisines et quelques mois qu'elles partagent le même parc et, a priori, elles s'entendent bien, malgré le fait qu'il est évident qu'Adelita est la patronne. Mais il n'y a aucune agressivité, simplement des rappels à l'ordre quand cette colleuse de Pritcha envahit trop la bulle d'Adelita.






Pour le énième fois, je révise ma liste de «Nécessaire de poulinage», contrôle que tout se trouve dans la boîte prévue à cet effet, vérifie les batteries de lampe de poche, du téléphone, de l'appareil photo...

Ce soir, je vais avoir le nez froid (il fait 2°C dans l'écurie), mais le coeur au chaud. Je suis déjà dans ces heures où à l'excitation se mêle une certaine dose de stress. Où le plaisir anticipé d'une nouvelle naissance se teinte d'une once d'inquiétude. Exaltation. Fébrilité. Anxiété. Et ce bonheur étonné et sans cesse renouvelé d'avoir la chance de vivre ma vie.



Je vous laisse sur le coucher de soleil d'hier.
Je n'ai pas eu le temps de prendre en photo celui d'aujourd'hui, j'avais un blog à mettre à jour !


EDIT : Mardi 24 mars, 8 h du matin.

J'ai passé la nuit dans l'écurie, sous le regard narquois d'Adelita qui venait me faire un bisou quand je m'assoupissait.

Le Roi Arthur s'était fait un nid dans le foin de Pritcha, grognant chaque fois qu'elle prenait une bouchée, car il voyait disparaître peu à peu son lit douillet, englouti par une jument qui ne demandait rien d'autre que de terminer son lunch.

C'est Minette-la-chatte-de-l'écurie qui était contente : dormir sur un sac de couchage avec un humain pour lui tenir chaud : j'ai eu droit à des rons-rons reconnaissant et tonitruants...

Et, finalement, pas de poulain encore...

Arthur et moi, nous sommes rentrés dans la maison un peu avant 6h, histoire de prendre deux vraies heures de sommeil avant de commencer une nouvelle journée. Un mince croissant de lune orangé se levait, c'était magnifique.

À partir de 6h15, le téléphone s'est mis à sonner... (ceux que j'aime savent que pour me joindre, il faut m'appeler aux aurores).

La parturiente est dehors, avec ses amis. Je la surveille du coin de l'œil...

1 commentaire :

  1. Vivement demain... je viendrai comme chaque jour me régaler de ton blog impatiente à l'idée de savoir si le poulain d'Adelita est enfin né...

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