29 avril 2015

Alias


Voici un poulain qui n'est pas de chez nous, mais qui est un peu de la famille, dans le sens qu'il est né sous le regard attentif de Jolie, ex-matrone namaspamoosienne, à Ferme-Neuve, chez Katy qui possède un petit élevage de chevaux Canadiens, niché dans un écrin idyllique, entre rivière sauvage et forêt nordique. Cet élevage s'appelle Lou Paìs.

J'ai pris ces photos il y a deux ans déjà, mais de les publier comble un petit peu ma dépendance aux poulinoux, en attendant la naissance des nôtres (encore deux mois à patienter!), et me permet de souligner le 350e anniversaire de cette race formidable, adaptée à nos rudes contrées. D'ailleurs, avant de nous laisser séduire par les Curlies, nous pensions dédier notre élevage aux Canadiens, ils ont donc une place toute spéciale dans nos cœurs.


Alias est un bébé cent pour cent Canadien, quoique d'une couleur assez rare dans cette race qui voit surtout naître des noirs, bais et alezan. Mais le gène crème existe et s’exhibe parfois. Certains éleveurs, comme Katy, les recherchent même. Aujourd'hui, les yeux d'Alias sont noisettes, mais à la naissance, ils avaient ces reflets bleutés ou vert-eau fréquent chez les poulains qui portent le gène crème. Rappelez-vous les yeux émeraude d'Onni à la naissance!

Alias est palomino (un gène crème sur base alezan), de la teinte appelée isabello en anglais. Je ne connais pas l'équivalent en français, mais ça indique un crème très pâle, contrairement au doré habituel.

Je suis passée chez Katy quelques jours après la naissance d'Alias et il se trouve que j'avais mon appareil photo. Je vous laisse l'admirer...

N'oubliez pas que vous pouvez voir ces photos en plus grand simplement en cliquant dessus !
















22 avril 2015

Au 270e jour de gestation...


Mine de rien, le temps file et les bedons grossissent ! Depuis deux ou trois semaines, ils ont changé de forme et on sent très nettement le bébé se déplacer. Ce ne sont plus des petits coups saccadés, mais bien des déplacements. D'ailleurs, nul besoin de poser sa main sur les volumineuses bedaines pour se rendre compte qu'elles sont belle et bien habitées; il suffit de les observer pour les voir se tendre et onduler !

Pour les photos en temps réel, ce sera plus tard, mais je peux vous donner les informations techniques en attendant !


Le fœtus ressemble maintenant à un poulain nouveau-né, taille réduite. Il est couvert de poils et possède des crins à la queue et à la crinière. Il fait environ la taille d'un berger allemand, mesurant près de 80 cm de long pour un poids de près de 30 kg. Il est couché sur le dos, déjà prêt à se retourner pour la naissance.

Il reste environ 70 jours avant la naissance, mais il sera viable, quoique prématuré, dans une cinquantaine de jours.

Quelle évolution durant tous ces mois !


En attendant que je puisse vous alimenter en images de bedaines bedonnantes, vous pouvez replonger dans la multitudes d'images que j'ai déjà publiées en cliquant sur le mot «bedon» dans la liste des sujets, dans la colonne de droite du blogue. 


13 avril 2015

Zorro (ou presque!)


Petit souvenir d'André et Passion en balade... Zorro et Tornado... ou presque!

Photo Camille Morin
Vivement que la saison des balades revienne!

10 avril 2015

Temps changeant


Voici quelques photos de la semaine. On pourrait croire aux images de la fin de l'automne, alors que les premières neiges nous enchantent... pas tout à fait!


6 avril, lundi de Pâques...




7 avril...



7 avril...



9 avril...



9 avril...
et
24 heures plus tard (ce matin, après une nuit de pluie et de vent) :



Là, il vente toujours aussi violemment et nous venons d'avoir notre premier orage de printemps. Pas étonnant que le Québécois ne se lasse pas de parler de la météo! Car, chaque soir de cette semaine, nous nous couchions avec un jardin dont la neige avait fondu durant le jour, pour nous réveiller au royaume de la Reine des Neiges... Joli, mais un peu lassant. Cependant, je ne perds pas espoir, il me semble que l'herbe verdit par endroit!

8 avril 2015

Chimo


Série de photos prises par Camille, il y a deux ans. Je me suis contentée de les recadrer. Comme le masque anti-mouches de Chimo est au sol derrière André, je présume que le but de l'exercice était tout simplement de le lui mettre, un jour où celui-ci n'en avait probablement pas envie.

André demande à Chimo de venir le voir et Chimo rouspète, car il a une réputation d'étalon indépendant à faire respecter...

Confrontation entre deux esprits aussi obstinés l'un que l'autre. Chimo sait très bien ce que lui demande André, mais ça l'agace! Et quand Chimo est agacé, il secoue la tête... ce qui donne des photos plutôt cocasses!



Alors qu'André demeure calme et ancré, en faisant signe à Chimo de venir le voir, Chimo fait les cent pas, résiste mentalement et... secoue la tête! C'est un peu le doigt d'honneur des chevaux...




Chimo : Non! Non! Non! Je ne cèderai pas! Je sais ce que tu demandes, mais ça m'agaaaace!
André : Je sais. Viens me voir quand-même...



Chimo (ronchonnant) : Bon, ok d'abord... on ne va pas y passer la journée, comme tu insistes...
André (toujours aussi posé) : merci.



Chimo (in petto) : Tout ça pour ça!

Petite note sur Chimo :

Chimo a eu une enfance difficile. Il semble qu'il ait passé les six premières années de sa vie dans un rond de longe de 18 mètres de diamètre, à trotter et galoper dans un sens et dans l'autre, jour après jour.
 
Lorsque nous sommes allés le chercher, il avait 6 ans, il portait encore un licou de yearling dont - heureusement - la muserole (la partie autour du nez) avait lâché, quoique son chanfrein reste marqué par le fait qu'il a grandit dans un licou trop petit.

Manifestement, ses sabots n'avaient jamais été parés et - une fois encore - heureusement qu'il était aussi actif, ce qui a permis de les garder d'une longueur raisonnable, mais le fait de toujours tourner en rond lui avait quand-même déformé les pieds.

Les humains, surtout les hommes, l'inquiétaient énormément et, s'il se sentait coincé, il était tout simplement terrifié. Son ex-propriétaire nous a dit qu'il avait été "éduqué" par un élève de John Lyons. Nous avons surpris cet homme en train "d'éduquer" une pouliche et nous avons pu constater que 1) s'il avait suivi le moindre enseignement de John Lyons, il ne les avait certainement pas saisis; 2) On comprenait d'où venait les crises d'angoisses d'Insy (qui vient du même endroit) et j'ai pu diagnostiquer pourquoi Chimo était alors particulièrement intouchable du côté droit et impossible à toucher sur les jambes :  probablement attrapé au lasso, jeté et ligoté au sol et "désensibilisé" à grands coups de corde... Oui, cela se fait. Encore. Beaucoup. Oui, c'est abominaffreux.

Je vous passe les détails sur comment nous avons découvert Chimo, les tenants et aboutissants, c'est une longue histoire... mais rendons à César ce qui lui appartient, il y avait un humain qui l'aimait vraiment et beaucoup, à qui il n'appartenait pas, mais qui lui a probablement permis de conserver cette gentillesse innée. Car Chimo est un gentil. Fier et gentil. Nous sommes tombés sous le charme dès l'instant où nos yeux se sont posés sur lui. C'est cette présence, cette fierté qui nous a fait le ramener chez nous, malgré ce que la raison nous dictait. Jamais, une seconde, ni André ni moi n'avons regretté cette décision.

Chimo nous a appris tellement. Un professeur extraordinaire qui ne laisse rien passer. Au sol et à distance, il lit le moindre transfert de poids de notre corps, froncement de sourcils, changement d'humeur, manque de concentration. Il nous a fait remettre en question le peu que nous savions, nous a forcé à l'étude, la patience et le calme intérieur. Il pardonne nos erreurs, mais nous fait revoir nos leçons. Chimo est un maître.

Malgré ses peurs et ses angoisses et malgré nos maladresses, malgré qu'il soit entier et qu'il ait un harem à aimer et protéger, Chimo n'a jamais été agressif. Même lorsque, alors que je lui apprenais à se laisser toucher les jambes, il les lançait violemment hors de portée, il a toujours pris soin de ne jamais le faire dans ma direction; sa défense a toujours été de se mettre hors de portée, jamais l'attaque. Sauf une fois, au tout début, la seule et unique fois où il a montré de l’agressivité vers un humain : un cow-boy du dimanche empestant l'after-shave pérorait avec arrogance, dos à Chimo. Moi, polie, je faisais semblant d'écouter, cherchant une issue qui me permettrait de me débarrasser du fâcheux, lorsque Chimo l'a soudainement mordu à l'épaule! Comme il n'y avait pas mort d'homme, j'ai eu beaucoup de mal à retenir mon rire alors que le vaniteux prétendait que cela n'était rien, mais je sais qu'il a du avoir un sacré bleu. Et il est parti, le sourire crispé. Merci Chimo.

Depuis, nous avons fait un bien beau bout de chemin avec Chimo. Toujours attentif, il travaille au sol parfaitement. J'avais commencé son débourrage et, petit à petit, il acceptait selle et bride sans difficulté. Lui faire accepter que nous soyons plus haut que lui, perché sur un montoir, à ses côtés, a été tout un défi. Quand est venu le temps de le préparer au cavalier, j'ai senti qu'il était trop tôt. Simplement le fait de poser ma main sur la selle, alors que j'étais debout sur le montoir, le faisait s'enfuir, que cela soit physiquement ou psychologiquement. Alors j'ai arrêté, décidée à lui donner le temps qu'il faudrait et si l'occasion ne se présentait jamais et bien, c'était sans importance. Il était heureux, adorable avec ses juments, produisant des poulains merveilleux, toujours préoccupé par la sécurité de son troupeau. C'était son boulot et il le faisait parfaitement.

Dans la vie, un étalon a deux obligations : se reproduire et protéger son troupeau. Chimo a fait l'un et l'autre avec brio. Mais le métier d'étalon est dur pour les nerfs, car il demande une vigilance de tous les instants. Chimo va avoir 19 ans cet été, nous avons voulu lui offrir la zénitude qu'il méritait et c'est pourquoi nous l'avons fait castrer (voir Le Battement d'aile du papillon). Rassurez-vous, il va très bien et, surtout, il semble zen. Il est beaucoup moins anxieux pour ses filles et les laisse vivre leur vie alors qu'il profite du soleil printanier pour faire une sieste. Bien sûr, il continue à réagir quand l'une d'elle vient lui faire de l'oeil, mais il se lasse et finit par les ignorer. Pour l'instant, il répond toujours à Hélios quand celui-ci le nargue et le défie, mais ce n'est plus Chimo qui commence. Bref, il se passe ce que nous souhaitons. Et je pense même revoir son débourrage cet été, qui sait, il sera peut-être ravi d'avoir une nouvelle job?