28 février 2009

Arthur & Pirouette







Pirouette adore les chiens. Son grand copain est Shalom, le chien de mes parents. Shalom est un jeune chien joueur et débordant d'énergie.

Pirouette et Shalom jouent à cache-cache, se courent mutuellement après et se font des bisous sur le nez. Une sacré paire de copains. Mais Shalom n'est pas là tous les jours...

À défaut de Shalom, Pirouette s'est dit qu'elle pourrait peut-être inviter Arthur à jouer avec elle... Très gentiment, très patiement, elle le prie, le courtise, l'invite, le flagorne, le flatte dans le sens du poil...

Mais, a presque 11 ans, le Roi Arthur ne se commet pas à jouer avec les bébés.

Arthur les sèche quand ils viennent au monde, les protège, puis leur apprend les bonnes manières («on ne mord pas le chien, on ne botte pas le chien, on se pousse de la barrière quand les maîtres arrivent, on ne touche pas au foin tant que les maîtres ne vous y ont pas invités, on ne rentre pas dans l'écurie sans permission, on partage ses carottes avec le chien...»), mais il ne joue pas avec ses sujets. Uniquement avec ses humains, quelques fois avec ses neveux, Shalom et Tuki, ou avec d'autres humains, s'il les apprécie. Le jeu consistant à leur prêter son jouet, un Kong authentique, - machin noir en caoutchouc qui rebondit de façon aléatoire et qui est un bonheur à mâchouiller - afin que ses humains le lui lancent quelques fois (pas trop souvent, quand-même !)

Arthur, furtivement, donne un coup de langue discret et affectueux sur le bout de leur nez, mais - que cela se dise - il ne joue pas avec les poulains !

Ce grand seigneur est un pince-sans-rire, il manie flegme et prestance avec brio, il supervise, attentif aux moindres écarts de ses sujets.

Dommage pour Pirouette...

27 février 2009

Nourrir





Avec 26 chevaux qui vivent à l'extérieur à l'année longue, il faut une certaine organisation pour que l'heure des repas ne devienne pas une corvée qui nous prenne toute la journée.

En hiver tout particulièrement, il est essentiel que nos chevaux aient accès à un foin de qualité, 24 heures sur 24, beau temps, mauvais temps. Ils ont également de l'eau en permanence, des blocs de sel à lécher et de gros blocs (250 kg) de vitamines et minéraux à croquer.

Quand la température descend et demeure au-dessous de -12°C, le chevaux brûlent autant de calories qu'ils en ingèrent en mangeant à volonté. Et contrairement à la croyance populaire, le foin les réchauffe mieux que le grain ou les concentrés.

Nous avons installé de grands râteliers dans deux des pâturages, là où il y a le plus d'occupants; soit le parc de "Chimo" et celui "des filles". Ces râteliers nous permettent d'entreposer d'énormes bottes de foin de 370 kg qui "tiennent" deux ou trois jours. Nous distribuons 6 bottes de 370 kg, par semaine, en moyenne.

Nous n'avons qu'un petit tracteur, sans fourches à l'avant, alors transporter ces énormes bottes demande toute une expertise qu'André a bien développée : utilisant la pelle du tracteur (trop petite pour contenir une botte), il fait basculer la botte et la récupère sur la pelle. Une fois la botte en équilibre, nous l'attachons avec de grosses cordes, non seulement par mesure de sécurité, mais aussi parce qu'il est ainsi plus facile de les déposer délicatement dans les râteliers (je n'ai pas encore fait de photos documentaire pour cette partie, je vais essayer d'y penser cette fin de semaine).

Ensuite, je me dépêche d'aller ouvrir les barrières et surveiller les chevaux - qui ne sont absolument pas impressionnés par le tracteur. Il faut toujours que je les pousse, par peur qu'ils ne se fassent écraser... (soupir)

Pour les trois autres plus petits parcs, ceux de Passion et Augustine, Pirate et Cachou, Nanza et ses copines, je vais leur amener des rations matin et soir, en utilisant le petit traineau tiré par le VTT ou avec une petite remorque quand le couvert neigeux n'est plus suffisant. Ces trois parcs, plus petits, n'ont pas non plus d'abreuvoirs automatiques et isolés, donc j'apporte l'eau par la même occasion. Quand il y a trop de neige ou par jour de blizzard, j'utilise une luge que je tire "à la main". Même chose quand j'oublie de faire le plein d'essence du VTT...

Mais ça tient en forme et les chevaux sont toujours ravis de me voir arriver !

26 février 2009

Chronique météorologiquement olfactive

Si je ne me trompe pas, février est le mois où, statistiquement, il neige le plus... de pair avec décembre, janvier et mars.

Je confirme.

Il neige et vente. Et la météo a des soubresauts auxquels un épileptique attribuerait probablement une note de 9.58 - avec tout le respect et la compassion que j'ai pour les personnes atteintes de cette terrible maladie.

Il faisait -2°C avec neige et vents forts, ce matin, 6°C dans l'après-midi. Samedi, si nos bons météorologues maintiennent leurs prévisions, on dégringole à -17°C...
Soyons honnêtes : il y avait hier un soleil magnifique, un ciel bleu infini et vide de nuages, pas de vent. Ça aussi, c'est notre hiver.

Ne croyez pas que je me plaigne ! J'aime mon pays, j'aime ses saisons aux mille visages. J'aime quand la nature s'exprime. J'aime le vent, j'aime la pluie, j'aime la neige, j'aime le ciel bleu, les nuages de beau temps comme ceux d'orage... Mais j'aime surtout leurs odeurs.



En fait, j'ai hâte de humer le parfum de la prochaine saison. La mémoire des odeurs est celle qui perdure le plus longtemps. Dès la naissance, le nourrisson est guidé par son nez : sa maman, le sein... il étiquette son environnement d'abord par son odorat. La mémoire olfactive est celle qui demeure quand on atteint un âge vénérable. Par les odeurs affluent souvenirs, images, sensations... Nous mangeons nos confitures, en souvenir de leur parfum.*

Et les saisons possèdent un bouquet qui leur est propre, reconnaissable entre toutes, qui nous tombe dessus, un beau matin, sans crier gare ! Et mon cœur en est tout bouleversé.



Ces arômes m'émeuvent autant que l'odeur exhalée par le sommet du crane d'un nouveau né, que celle d'un chiot; que les effluves enivrantes des premières pivoines et des premiers lilas du printemps.

L'odeur de la terre qui se découvre de son blanc manteau hivernal se place également assez haut dans ma liste des flagrances réconfortantes. Avec celle des feuilles mortes de l'automne. D'une grange débordante de foin. Des chevaux. Du thé chaï. De la vanille. Des livres neufs.
Couronnées par le parfum de la nuque de mon mari.


*Les Confitures par Georges Duhamel

«Le jour que nous reçûmes la visite de l'économiste, nous faisions justement nos confitures de cassis, de groseille et de framboise.

L'économiste, aussitôt, commença de m'expliquer avec toutes sortes de mots, de chiffres et de formules, que nous avions le plus grand tort de faire nos confitures nous-mêmes, que c'était une coutume du moyen âge, que, vu le prix du sucre, du feu, des pots et surtout de notre temps, nous avions tout avantage à manger les bonnes conserves qui nous viennent des usines, que la question semblait tranchée, que, bientôt, personne au monde ne commettrait plus jamais pareille faute économique.
- Attendez, monsieur ! m'écriai-je. Le marchand me vendra-t-il ce que je tiens pour le meilleur et le principal ?
- Quoi donc ? Fit l'économiste.
- Mais l'odeur, monsieur, l'odeur! Respirez : la maison toute entière est embaumée. Comme le monde serait triste sans l'odeur des confitures !
L'économiste, à ces mots, ouvrit des yeux d'herbivore. Je commençais de m'enflammer.
- Ici, monsieur, lui dis-je, nous faisons nos confitures uniquement pour le parfum. Le reste n'a pas d'importance. Quand les confitures sont faites, eh bien! Monsieur, nous les jetons.
J'ai dit cela dans un grand mouvement lyrique et pour éblouir le savant. Ce n'est pas tout à fait vrai. Nous mangeons nos confitures, en souvenir de leur parfum.»


GEORGES DUHAMEL, Fables de mon Jardin (Mercure de France, Paris, 1936)

Cristaux précieux




Ces jolies plumes sont des cristaux de neige sur la vitre de la voiture.


Sur la première image, ils sont un peu agrandis...


Mais sur la seconde image, ça se rapproche assez de la réalité.
On peut apercevoir la maison, derrière.


La troisième image montre l'autre fenêtre. Derrière, ce sont les sapins, côté sud du jardin.


Les trois photos ont été prises au levé du soleil, d'où la couleur de la lumière.


Moi, je trouve que c'est assez joli !


Assez pour que je prenne la peine de retourner chercher mon appareil photo dans la maison !

25 février 2009

Tôt ce matin...


À l'est, de l'autre côté de la route, en face de chez-nous, il y a une ferme laitière.
Dans cette ferme, sont nées lundi ces adorables jumelles de race Jersey,
aux quelles j'ai eu le plaisir de rendre visite, ce matin.

À gauche de l'étable, il y a...

Non ! Encore un peu plus à gauche !


Il y a de grands champs.



L'été, ces champs se couvrent habituellement soit de maïs, soit de soya.
Ce sont aussi des champs que les oies adorent et où elles viennent se poser,
lors des grands regroupements associés aux migrations saisonnières.

À l'automne, elles se gavent du maïs resté au sol... et terminent les restes au printemps !

D'ailleurs, les oies ne devraient pas tarder à arriver... d'ici une semaine ou deux,
nous devrions voir les premiers "voiliers" d'oies blanches qui seront suivis
par les bernaches (outardes), peu après.


Et il y aussi, dans ce champ, un vielle grange très photogénique...


... à chaque moment !

Par temps clair, dans le lointain, on peut voir les Green Mountains
et les White Mountains du Vermont. En ce moment, elles sont toutes enneigées.
C'est là qu'habite mon amie Adria.

Les fameuses oies, l'automne dernier, dans ces fameux champs :


24 février 2009

Intermezzo 2


Kaloo vous envoie ses amitiés !

Je me suis couchée trop tard hier et levée trop tôt ce matin, alors je laisse à Kaloo le soin de vous divertir !

La prise de vue est de Sylvain, son propriétaire. Je ne l'ai que recadrée. Une photo prise chez-nous, l'hiver dernier.

Du Kaloo à l'état brut !

(Kaloo est la fille d'Adelita)

23 février 2009

C'est encore l'hiver

«T'es sûre que c'est le meilleur jour pour prendre des photos ?»


Idéal condensé du Manuel du parfait petit météorologue québécois*, ces trois derniers jours nous ont offert toutes les variantes des précipitations de neige : du petit flocon folâtre au gros duvet paresseux; de la neige "qui mouille" à celle "qui pique", la légère, l'écrasante...

*Il est évident que le titre de ce présumé manuel est le pur produit de mon imagination fébrile...

Pour ne pas être en reste, le vent, hargneux, s'est pris au jeu. Ses effets s'accordent à la qualité de la neige du moment. Nous avons vécu le pire aujourd'hui : le vent construit des lames de neige, véritables barrières qui nous empêchent - presque, on y parvient avec de la volonté et une dépense de calories non négligeable - d'accéder au parc du fond, où se trouvent Nanza, Harmony et Sally.

Les rafales charroient une neige fine et acérée, agressive, perforante : mon oeil droit tente tant bien que mal de se remettre de cette morsure aiguë...

Les chevaux, stoïques, auront partagé leur journée entre le réconfortant couvert prodigué par leurs abris et des incursions courageuses vers les râteliers à foin et les abreuvoirs.


Et moi, incorrigible voyeuse, zélée et consciencieuse paparazza, entre deux corvées, dans un abime de dévouement, je suis allée les photographier :

Voyez ci-contre ce que Pirate pense de toute cette poudrerie...
... à moins que cela soit ce qu'il pense de moi ?

Ou alors, comme je le fais toujours (avoué ici sans fausse pudeur), il tire une langue gourmande pour attraper un flocon et le sentir fondre délicatement, bonheur indicible,
ineffable plaisir enfantin...




Ici, ce sont Pirouette et Belle Starr qui hésitent : iront-elle rejoindre Chazaam
et leurs amies au râtelier ?

Luna (a gauche), Soukyna (dissimulée derrière Luna) et Lady ne se laisseront
pas mourir d'inanition simplement parce qu'il souffle un p'tit blizzard...

Un coin du manège, avec vue sur l'abri de Pirate et Cachou,
puis, plus loin, l'abri de Chimo et ses femmes...

Je vous garde précieusement des photos en réserve pour le reste de la semaine !

20 février 2009

Réflexions sur la muaison

Muaison, c'est le terme que j'ai concocté pour la saison de la mue.

Il fait -10°C, il vente, il neige, il fait grisounet -
(un autre terme propre au vocabulaire isabellesque; je devrais éventuellement publier un dictionnaire ? Il s'intitulerait Le Petit Isabelle. Ou bien, plus compliqué à retenir, donc plus sérieux aux yeux des béotiens : Le Petit Namaspamoussien... mais je m'égare, revenons à nos frisés)
- donc, il fait -10°C, il vente, il neige, il fait grisounet et mes chevaux adorés muent.

Et ils ont commencé il y a déjà deux ou trois semaines, alors que nous étions au plus froid, que dis-je, au plus glacial de l'hiver !

Cela fait quelques années que nous cherchons à comprendre la logique de la chose. Il paraît que ce n'est pas la température, mais la longueur des jours qui déclenche la mue... sauf que Kaloo s'est mise à muer une semaine après être retournée vivre en écurie, où il fait plus chaud et où elle a moins de lumière du jour. Donc ce serait plutôt la température ? Alors pourquoi nos chevaux commenceraient à muer alors qu'il fait -20°C et ce, sans compter le facteur de refroidissement éolien ?

Nous avons constaté que ce sont toujours les mêmes chevaux qui muent à la même période. On pourrait penser que c'est une question de couleur : les chevaux les plus foncés commencent à muer les premiers, car ils absorbent plus facilement la chaleur du soleil donc se réchauffent au moindre rayon... Que nenni !

Nanza qui porte essentiellement du blanc mue déjà par poignées, alors que le ténébreux Passion conserve sa tignasse bien en place.

Chimo et Adelita débutent généralement leur mue en même temps, la première semaine de février. Les deux sont "rouges"... mmmmmm... Y a-t-il corrélation ici ? Je ne sais pas.

Par contre, je peux vous dire que la muaison, si elle fait le bonheur des oiseaux (les oiseaux de la région possèdent les nids les plus douillets qui soient !), ne fait pas le plaisir de la photographe... car nos chevaux ne sont pas, disons, esthétiquement gracieux quand ils sont en pleine mue !

Mais quand ils finissent de se dépouiller de leur manteau d'hiver, ils se métamorphosent et Curlies d'été, qui sont souvent totalement différents de nos Curlies d'hiver ! C'est comme avoir deux chevaux en un !
P.-S. (donc, je devrais éventuellement transformer muaison en mutation ? ;o))

19 février 2009

Il y a des jours...

... où les occupations qui m'occupent me coupe de vous.

Pas eu le temps d'écrire un p'tit quelque chose hier. Et c'est assez mal parti pour aujourd'hui.

Quoique...

Avec toute cette neige mouillée qui nous est tombée dessus, j'ai BEAUCOUP de mal à résister à l'envie d'aller faire un bonhomme de neige...

Déjà que, ce matin, Arthur et Nanza ont eu droit à des balles de neige adroitement (n'ayons pas de fausse modestie !) lancées : Arthur parce qu'il avait envie de courir après quelque chose et que toute cette neige nous mettait d'humeur facétieuse; et Nanza, parce qu'il ne voulait pas se pousser de la porte (tout voué qu'il était à compter fleurette à cette chipie de Chouiya). Et la balle de neige, ça ne pardonne pas : je peux être redoutablement précise ! C'est l'avantage de loooongues années d'expérience, assistées de chevaux insolents qui font de parfaites cibles. Bon. Donc Nanza ne voulait pas se pousser de la porte et moi je devais passer pour aller remplir son abreuvoir et faire la distribution de foin. Voilà. Ce n'est pas qu'il soit le moindrement gêné par ma balle de neige ni que cela lui fasse mal. Il sait simplement que, quand j'en arrive à la balle de neige, c'est qu'il a dépassé les bornes des limites et que je ne rigole plus.

En fait, mes chevaux ont tellement l'habitude de se faire tirer des balles de neige (ou des crottins gelés, c'est selon le degré de leur insolence), qu'ils décident habituellement d'obéir dès qu'ils me voient me pencher pour faire des provisions de projectiles... Insolents et très perspicaces !

Pour se venger, ils vont se barbouiller le bec de mélasse, puis viennent me faire un gros bisou - poisseux, jaunâtre et salissant - pour se faire pardonner ! Je les adore....

Ce sont des clowns. Des monstres parfois. Mais, jamais, au grand jamais, ils ne sont à court de tendresse. Et ça, ça vaut tous les bisous poisseux-jaunâtre-salissant du monde !

17 février 2009

Baromètres


Nul n'est besoin de consulter les météorologues pour savoir s'il va neiger. Météorologues qui, d'ailleurs, exercent une science dont l'approximation s'accroit proportionnellement aux dollars investis dans de super-ordinateurs capables de milliards de calculs de probabilités à la seconde, mais dont l'inexactitude me laisse toujours pantoise (mon papa-le-sage dirait ici que le mieux est l'ennemi du bien)...

Il y a dans notre jardin, dans nos maisons et dans nos prés, naturellement omniscients, les meilleurs baromètres au monde : nos chats, chiens et chevaux.

Quand Pinta, la chatte de la maison, s'élance frénétiquement dans les escaliers, redescend tout aussi précipitamment pour bondir sur le canapé, ce qui lui permet un essor digne des meilleurs gymnastes olympiques vers de nouvelles poursuites insensées...

Quand le roi Arthur oublie ses vieux os douloureux pour gambader comme un chiot, les yeux pétillants de joie de vivre et d'énergie...



Quand les chevaux démarrent dans des cavalcades pétaradantes, explosant dans des ruades impétueuses et des sauts de moutons endiablés qu'un bronco n'aurait pas dédaigné...



Oui, même la doyenne Augustine !



Quand tous, heureux, énervés, explosif, s'éclatent au moindre prétexte,
nous savons que la neige arrive.




Des quelques flocons légers qui à peine blanchissent la campagne au plus fortes tempêtes de neige, il n'y a que peu de gradation dans les pro-actions énervées de nos quatre pattes. Ici, pas de demi-mesure, pas de restriction ni de compromis, adieu inhibitions et réserves :

La neige arrive, vive la neige !

16 février 2009

Ronds bedons


Je ne me lasse pas d'admirer les ronds bedons de mes juments... Chaque jour, c'est avec le même émerveillement que je pose ma main sur leur ventre et que j'attends le mouvement qui me dira que bébé va bien.

Parfois, l'attente semble interminable. Insidieusement, les pires scénarios frayent leur chemin vers mes réserves d'inquiétudes, jalonnant leur chemin de questions insidieuses qui alarment mon coeur de mère universelle. Inquiète, je fais alors appel à toutes mes connaissances d'éleveur. En quelques secondes, la liste des problèmes possibles, leurs symptômes, la manière de les diagnostiquer, se bousculent dans mon esprit. Fébrilement, je déplace ma main, observe la maman, dans l'irrépressible impatience du mouvement qui viendra effacer mes craintes et ramener un sourire béat sur mes lèvres...

Souvent, il n'est même pas besoin de poser la main : le ventre s'agite et tressaute, des protubérances naissent, se déplacent et disparaissent... Magique ! Complètement, totalement, absolument magique !

Certaines des mamans parlent déjà à leur bébé : doux murmures si particulier de la jument à son poulain. D'autres se fâchent déjà après leur bébé : oreilles couchées, fouettement de queue, postérieur qui se lève impatiemment; bébé n'est pas sage et, fort probablement, s'étire et pousse sur des organes sensibles.

Plus les semaines avancent, plus l'humeur des mamans s'adoucit, en tout cas avec nous, leurs amis humains. Plus les bedons poussent, plus les mamans s'attendrissent. Les siestes s'allongent, les demandes de câlins se font plus exigeantes. Les mamans n'hésitent pas à demander des massages, nous montrant où poser nos mains et leur mine extasiée nous signale quand nous nous acquittons bien de notre tâche.

Quant à eux, les étalons ont intérêt à se tenir sages et disponibles, car leurs épouses n'ont plus aucune patience ! Les hormones leur jouent cependant des tours : confondant désir de reproduction et bouffées de chaleur, les mamans se font soudainement aguicheuses. Émoustillés, leurs maris commencent leur cour... et, passé les premiers émois et les premiers bisous, se font vertement remettre à leur place !

Poussez vous messieurs, les bedons poussent !

15 février 2009

Après la pluie...







... la glace !

Vous souvenez-vous des photos du 12 février (Rigole, l'eau !) et bien voici celles du 13...

Les deux premières photos montrent les mêmes points de vue que sur les photos du message Rigole, l'eau !, 24 heures plus tard (et une quinzaine de degrés Celsius en moins).

L'eau s'est quand-même bien écoulée, mais il en reste bien assez pour faire d'immenses étendues de glace.

Et les différentes densités ont gelé à des rythmes variés, produisant des vagues et des ondulations, sans parler des couleurs surprenantes !

On ne dira pas ce qui a teinté la glace ni produit les différentes densités : seul les gens de la campagne comprendront ;o)
mais la photographe y trouve son compte !

Et puis, ça laisse de la place à l'imagination...

Bon, je retourne à mes chevaux : nous essayons de nous mettre à jour dans les parages de pieds, et cela prend du temps et de l'énergie. D'ailleurs, je pense bien avoir oublié quelques neurones dans l'écurie, il me semble que je manque d'inspiration et d'élan littéraire, aujourd'hui...

À demain !