29 mars 2011

Prémices...

.Subtile, mais indubitable, à 16h10 aujourd'hui, l'odeur du printemps s'est installée !

Le ciel s'est subitement lavé de son gris chagrin et les montagnes au loin sont tellement nettes qu'on dirait un décor peint.

À suivre...
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28 mars 2011

Négociations

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Chazaam fête son troisième printemps et, par conséquent, le remplacement des ses incisives de bébé pour de belles dents d'adulte. En effet, les poulains changent leurs incisives à 3 ans, puis leurs pré-molaires à 4 ans. Le changement se fait très vite, les dents d'adultes poussant sous les dents de lait pour les déloger, il est rare de pouvoir observer un vrai sourire édenté, car la Nature faisant bien les choses, elle tente de ne pas laisser ses enfants sans possibilité de brouter... Donc, chaque printemps, je surveille le sourire de nos "trois ans" pour avoir le plaisir de noter l'événement, petit bonheur qui jalonne la vie d'éleveur.

En début de semaine, j'avais noté que la gencive de Chazaam se préparait, alors j'ai demandé à André s'il voulait bien la faire sourire afin que j'immortalise le moment. Nous voilà donc auprès de la demoiselle, muni de l'appareil photo, dans l'espoir de récolter de quoi illustrer mon propos.

Il se trouve que la dent de lait n'était pas encore tombée et que l'espace laissé par son déplacement était plein de jus de foin, mais la tentative valait les images rapportées :



 André : «Allez, belle cocotte, montre-nous un peu ton beau sourire..

Chazaam : «Pourquoi ?!?! Quelle drôle d'idée !!!»




 Onni : «Hey, Chazaam, t'as un truc dans les dents...»

André : «Allez, un petit sourire pour nous faire plaisir !»



 Chazaam : «Si j'ai un truc entre les dents, il est hors de question que je fasse un sourire pour la photo ! Ôte tes doigts de ma bouche, ça chatouille !»

André : «Justement, ouvre que je puisse te l'enlever !»

Onni (à André) : «Tu ne voudrais pas t'occuper de moi, plutôt ? J'ai mon bedon qui me démange...»




 Chazaam (un poil angoissée) : «Isabelle, est-ce que c'est vrai que j'ai un truc entre les dents ?»

Isabelle : «Euh... tu as du foin dans l'espace entre ta nouvelle dent et l'ancienne, mais ça va se nettoyer quand ta dent de lait tombera..

Chazaam : «Quoi ?! Ma dent va tomber ?!?! Pourquoi ?!?! Ça va faire mal ?J'veux paaaaas...»




 Chazaam : «Ça se voit beaucoup, mon foin entre les dents ? T'aurais pas un miroir ? S'il te plaît, apporte un cure-dent ! Je suis moooche... bouououh...»





 André : «Mais non Choupette, tu es belle comme un coeur ! Et si tu perds tes dents, cela veut dire que tu deviens une grande fille ! Tu veux que je te gratouille un peu pour te consoler ?...»





 Chazaam : «Mmmm... je ne sais pas... mmmm...» (notez l'auréole !)






Est-ce vraiment nécessaire de mettre un légende ?





Aaaaaah ! Extase et délectation...

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Toujours pas de nouvelles de l'odeur de printemps (ni de sa température, d'ailleurs). Il vente, il fait humide et on a froid ! C'est quoi cette entre-saison qui ne veut pas dire son nom ?!?!
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23 mars 2011

Au poil !

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 Le ciel est bleu, le soleil chauffe, les oiseaux chantent et Chazaam mue...




Et avec les soubresauts qui agitent la météo, il n'est pas encore question de la brosser pour l'aider à se débarrasser de sa chaude fourrure hivernale. Bien qu'à force de se rouler, de se frotter contre le coin de l'abri et à faire des échanges de bons procédés : je te gratte, tu me grattes, elle finit par se déshabiller peu à peu, effeuillage subtile, mais bien réel.




 Et Harmony n'est pas en reste. Elle ne peut cacher ni son bedon-de-bébé ni sa mue abondante...




Ses boucles d'hiver la quittent par poignées...




La preuve !


P.-S. : En sortant, ce matin, toujours pas d'odeur de printemps. Étrange...

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22 mars 2011

Snif ? Snif ?

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Tous les indices sont pourtant là :
  • le soleil chauffe de plus en plus fort et les journées sont désormais plus longues que les nuits; 
  • chaque jour, de nouveaux oiseaux migrateurs ornent les branches des arbres alentours;
  • les oies blanches et les outardes emplissent l'air de leurs cancans, alors que leurs «V» harmonieux décorent les cieux;
  • la neige fond à vue d'œil malgré les tentatives désespérées de giboulées diverses et variées, quand la pluie, la neige, le grésil se mêlent;
  • le moineau conte fleurette à la moinette et se dispute avec ses congénères pour la cabane la plus douillette;
  • Par endroit, l'herbe jaunie se permet des exaltations vertes, alors que les crottins de l'hiver fleurissent les pâturages;
  • les chevaux muent par poignées que les oiseaux s'empressent de récolter pour en garnir leurs nids...
Et, pourtant, il manque un élément essentiel : l'odeur. L'odeur du printemps. Ce parfum si caractéristique qui, en nous sautant aux narines un bon matin, nous met la joie au coeur. Bonheur suave chaque année recommencé de lancer un : «Ça sent le printemps !» heureux et souriant.

J'en ai même un exemple : en 2009, c'était arrivé le 15 mars http://ca-frise-la-passion.blogspot.com/2009/03/cest-officiel.html

Et pour paraphraser Duhamel, le printemps n'est rien sans son odeur !

Mystère et boule de gomme, je m'en vais, la narine frémissante et le coeur palpitant, à la recherche de l'odeur perdue... et je vous fais signe dès que je la trouve !

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Autre sujet : je sais bien que vous voulez des photos et j'en ai plusieurs à vous proposer. Mais cela fait plusieurs jours que je ne parviens pas à les télécharger sur le blog... snif, snif, grrrrrr
Quand les photos réapparaitront, vous saurez alors que c'est réparé !

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18 mars 2011

Plouch !

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Je descends à la cave, pieds-nus dans mes "crocs" : PLOUCH ! De l'eau jusqu'au-dessus des chevilles ! (C'est frette !!@%$) Je remonte me sécher les orteils et mettre des bottes pour aller constater les dégâts : je confirme, mes bottes sont trouées... Vive le dégel !!!

Photos à venir... la semaine a été très occupée et, bien a contre-coeur, mon blog ne se trouvait pas tout en haut de la liste des priorités... mais je vous reviens, vite !


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11 mars 2011

Jules

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Cet après-midi, en regardant Jules qui m'accompagnait, tout au fond, au parc de Passion, avec de la neige mouillée jusqu'à mi-pattes, je pensais à tous ces gens qui disent que les chats sont indépendants, paresseux et qu'ils ne vous fréquentent que par intérêt... et que je lui devais bien un portrait un peu plus flatteur que celui que je publiais en janvier (La sieste de Jules).

Ce chat est tout simplement formidable de dévouement et d'affection. Il me suit dans toutes mes activités, que cela soit lorsque je donne mes cours, pare les pieds des chevaux ou nourrisse les troupeaux. Il marche dans la boue, dans la neige, dans la slush; sous la pluie ou le soleil. Il se fait taquiner par les chevaux et parvient toujours à se faufiler entre leurs jambes pour me rejoindre. Et quand ils sont trop taquins ou de mauvaise humeur, ou lorsque je suis en train de travailler dans la carrière, il se perche sur le montoir ou sur la clôture, en attendant que je (lui) revienne...

Jules discute et demande poliment la permission de sauter - littéralement - dans nos bras. Il s'installe sur vos genoux dès que possible. Il ronronne et se cale contre vous avec bonheur. Il demande la porte pour aller faire pipi dehors et se résigne à la caisse de litière que si le temps est vraiment exécrable ou que vous lui refusez la porte.

Jules se laisse faire à peu près n'importe quoi, mais il a horreur qu'on lui touche les orteils des pattes arrières, séquelle d'une griffe arrachée et d'une orteil probablement fracturé (comment ? Mystère... mais à force de trainer entre les pieds des chevaux...)

En ce moment, il est couché devant moi, sur le bureau, comme chaque fois que je me mets à l'ordinateur.

Et si entre Jules et moi, il y a une relation privilégiée, il se montre charmant avec tout le monde, entretenant un fan-club composé essentiellement de stagiaires qui ont été nombreuses à avoir rêvé pouvoir le cacher dans leur valise le jour de leur départ...

Jules à un poil doux comme de la soie, un sous-poil laineux qu'il perd en petite touffe lors de la mue, mais facile à ramasser. Malgré sa longueur, sa fourrure est toujours impeccable, sans un nœud et, pour couronner le tout, je n'y suis pas allergique !

Alors voici un joli portrait de Mr Jules, pris l'hiver dernier (mais il n'a pas changé d'un iota), pour le remercier d'être un si bon chat.



Bonne fin de semaine !
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10 mars 2011

Trois cents

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Aujourd'hui est le trois-centième jour de gestation de Luna...

Je triche, cette image date d'un mois exactement, mais il ne faisait pas assez beau aujourd'hui pour que je puisse la prendre en photo...





Encore environ 40 jours à attendre... ou 25... ou 30... ou 45... c'est à elle de décider, la moyenne étant de 340 jours. Les juments ont habituellement des durées de gestation à peu près égales d'un poulain à l'autre, mais puisque ce sera son premier bébé, je n'ai aucune statistique !

Je vous tiens au courant. Évidemment !
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9 mars 2011

Repos du bedon

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Sans commentaires... sinon que cela donne envie de s'allonger à ses côtés !







Notez le menton effleurant la douce neige et l'air de contentement béat...


Bonne sieste Luna !
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8 mars 2011

Neige en vrac

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Pour ceux qui ne vivent pas dans le même pays que le mien, ou pas dans la même région, sachez que nous venons d'avoir deux tempêtes de neige, l'une suivant l'autre à quelques heures d'intervalle. Et elles nous ont laissé une grosse quarantaine de cm de neige... Un peu plus à l'est, c'est 70 cm qu'ils ont reçu, alors que Montréal s'est contenté d'une vingtaine de centimètres.

En fait, pour faire un résumé météo, il a commencé à pleuvoir samedi. Samedi soir, il pleuvait toujours et il faisait 8°C, alors nous commencions à faire nos adieux à la neige, soupirant devant la résurgence des crottins de l'hiver... (le printemps n'est PAS très poétique, chez nous, et le parfum printanier se teinte de l'odeur bucolique des crottins qui dégèlent...) Les fossés débordaient et les champs étaient inondés.

Il faut prendre garde à ce que l'on souhaite : dimanche matin, tôt, en regardant par la fenêtre la grisaille et la pluie, je me disais que la neige c'était quand même plus joli ! Quinze minutes plus tard, André me faisait remarquer que la pluie était mélangée de neige... puis la pluie a totalement disparu pour ne laisser place qu'à la neige, une neige tombant à l'horizontal par la grâce du vent soutenu... Le blizzard aura duré un peu plus de 24 heures, avec un thermomètre autour des -15°C la nuit dernière. Pays de contrastes !

Et, aujourd'hui, un soleil et un ciel bleu magnifiques... voici quelques images en vrac :



Depuis l'intérieur de l'écurie, quand je regarde pas la fenêtre, la neige m'arrive au niveau des yeux... l'oeuvre du vent !




Frimoos emprunte le chemin laissé par la moto-neige, la neige ainsi tassée est plus pratiquable...
mais là où la congère s'est refaite (en une heure) au gré du vent, je m'enfonçais jusqu'aux genoux, malgré les raquettes...







Trace laissée par une Isabelle en raquettes tirant une luge pleine de foin...
Autour des bâtiments, le vent a modelé la neige et l'épaisseur varie de quelques cm à 155 cm...







Œuvre du vent... Au point le plus haut : 172 cm d'épaisseur de neige ! Tout bien considéré, heureusement que la pluie en avait fait fondre une bonne couche avant que celle-ci ne se rajoute !






L'eau et le foin à apporter tout au fond, à Passion et Adelita.
Kuda pense qu'en mangeant un peu de foin, elle va alléger le traineau... Pour une fois, elle ne m'a pas accompagnée jusqu'au bout : elle n'avait pas de raquettes, elle !






Mes outils de travail...







Dans le jardin, un visiteur curieux. Je suppose qu'il guette la mangeoire des oiseaux, pour voir s'il ne pourrait pas se mettre un moineau dodu sous le bec...






L'entrée, côté bureau...

... et nous attendons 20 cm de neige demain soir...
... et de la pluie vendredi !

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7 mars 2011

Injustice

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Dehors...

Alors que, malgré la tempête, Frimoos m'accompagne fidèlement...




Dedans :


Yoda parfait sa technique de sieste...


Ne réveillons pas le chat qui dort !
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4 mars 2011

Toute petite

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Toute petite, petite.



C'est comme ça que je me sens, quand je me vois dans l'œil de Passion.

On dirait qu'il embrasse un monde immense d'un seul coup d'œil.

Et il nous embrase, nous, quand nous l'admirons !






Je ne sais si ce qu'on voit se refléter dans l'œil des chevaux correspond à leur champ de vision, mais c'est toujours impressionnant.







Et l'avantage de faire ce genre de photo en hiver, c'est que la neige offre un fond blanc sur lequel les éléments se détachent facilement : sur la gauche, un Frimoos sagement assise et quémandant un caresse à Carole, Kuda (la chèvre) qui profitait de la belle journée pour nous accompagner, puis le coin du parc des filles, avec la horde d'admiratrices juste de l'autre côté de la clôture... Tout s'y retrouve, même l'atmosphère paisible du moment, la belle lumière de fin de journée.

Carpe diem.

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3 mars 2011

Grosse fatigue

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D'après Pitchoune, Pistache, Picola et Pimbina, la vie de ponette est é-p-u-i-s-a-n-t-e...

Elles nous en font ici la démonstration :

 

 Quatre sœurs totalement épuisées par leur matinée à manger du foin...




 À défaut d'oreiller, une Pistache semble faire l'affaire...





Et dire qu'il y a des tas de gens qui pensent que les chevaux ne dorment jamais couchés...
Je tiens à les rassurer : ces ponettes ne sont pas malades, mais en plein dodo. Et oui.






Je ne sais pas pour vous, mais j'ai une irrépressible envie de sieste, soudainement...

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2 mars 2011

Toc ! Toc ! Toc !

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Y' a quelqu'un ?



 Ô joli et rond bedon, qui se dissimule dans ta tanière ?

Une jolie pouliche à la blonde crinière ?

Un poulain ravissant au soleil sa lumière ?

Mon espérance la plus chère
étant un bébé pétant de santé !

Encore sept semaines à patienter...










Et toi, ô ronde lune, qui se cache derrière ton croissant ?

Quelle originale beauté, issue d'un ténébreux étranger ?

Attente, patience et longueur de temps...
nous laissent sur des charbons ardents!

Encore 12 semaines...

1 mars 2011

À vue de nez...

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... même Cyrano est battu !




Parmi mes projets à pas trop long terme, apprendre par coeur La tirade des nez... non seulement par coeur, mais aussi savoir l'interpréter avec fougue et désinvolture !

Cyrano de Bergerac
La tirade des nez (acte 1, scène 4)

Cyrano Ah ! Non ! C'est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire... oh ! Dieu ! ... bien des choses en somme...
En variant le ton, —par exemple, tenez :
Agressif : « moi, monsieur, si j'avais un tel nez,
Il faudrait sur le champ que je me l'amputasse ! »
Amical : « mais il doit tremper dans votre tasse :
Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap ! »
Descriptif : « c'est un roc ! ... c'est un pic... c'est un cap !
Que dis-je, c'est un cap ? ... c'est une péninsule ! »
Curieux : « de quoi sert cette oblongue capsule ?
D'écritoire, monsieur, ou de boîte à ciseaux ? »
Gracieux : « aimez-vous à ce point les oiseaux
Que paternellement vous vous préoccupâtes
De tendre ce perchoir à leurs petites pattes ? »
Truculent : « ça, monsieur, lorsque vous pétunez,
La vapeur du tabac vous sort-elle du nez
Sans qu'un voisin ne crie au feu de cheminée ? »
Prévenant : « gardez-vous, votre tête entraînée
Par ce poids, de tomber en avant sur le sol ! »
Tendre : « faites-lui faire un petit parasol
De peur que sa couleur au soleil ne se fane ! »
Pédant : « l'animal seul, monsieur, qu'Aristophane
Appelle hippocampelephantocamélos
Dut avoir sous le front tant de chair sur tant d'os ! »
Cavalier : « quoi, l'ami, ce croc est à la mode ?
Pour pendre son chapeau c'est vraiment très commode ! »
Emphatique : « aucun vent ne peut, nez magistral,
T'enrhumer tout entier, excepté le mistral ! »
Dramatique : « c'est la Mer Rouge quand il saigne ! »
Admiratif : « pour un parfumeur, quelle enseigne ! »
Lyrique : « est-ce une conque, êtes-vous un triton ? »
Naïf : « ce monument, quand le visite-t-on ? »
Respectueux : « souffrez, monsieur, qu'on vous salue,
C'est là ce qui s'appelle avoir pignon sur rue ! »
Campagnard : « hé, ardé ! C'est-y un nez ? Nanain !
C'est queuqu'navet géant ou ben queuqu'melon nain ! »
Militaire : « pointez contre cavalerie ! »
Pratique : « voulez-vous le mettre en loterie ?
Assurément, monsieur, ce sera le gros lot ! »
Enfin parodiant Pyrame en un sanglot :
« Le voilà donc ce nez qui des traits de son maître
A détruit l'harmonie ! Il en rougit, le traître ! »
—Voilà ce qu'à peu près, mon cher, vous m'auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d'esprit :
Mais d'esprit, ô le plus lamentable des êtres,
Vous n'en eûtes jamais un atome, et de lettres
Vous n'avez que les trois qui forment le mot : sot !
Eussiez-vous eu, d'ailleurs, l'invention qu'il faut
Pour pouvoir là, devant ces nobles galeries,
Me servir toutes ces folles plaisanteries,
Que vous n'en eussiez pas articulé le quart
De la moitié du commencement d'une, car
Je me les sers moi-même, avec assez de verve,
Mais je ne permets pas qu'un autre me les serve.


Edmond Rostand (1897)
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