11 juin 2010

Caprice caprin (Les Fourberies de Caprin)

J'ai toujours aimé les chèvres. Leur esprit cabotin et indépendant, leur manie de se percher sur la moindre proéminence, leur curiosité et leur sens de l'humour me font rire. Mais, les chèvres sont aussi têtues et pourvues d'un esprit de contradiction qui, parfois, me font tourner... chèvre.

Notre Kuda n'échappe pas à la règle. Elle est certainement la chèvre la plus affectueuse et celle qui fait le moins de bêtises de toute la gente caprine que j'ai eu le bonheur soit de posséder, soit de rencontrer :

Kuda ne monte pas sur les voitures des visiteurs;

elle ne mange pas mes potées fleuries (par contre, il ne faut pas laisser trainer le moindre papier, elle en raffole ! J'ai vu ainsi disparaître en quelques secondes la facture que le livreur de grain avait coincée entre un sac d'avoine et un sac d'orge, comme à son son habitude quand la livraison se fait en mon absence... );

elle ne fonce pas, tête baissée, sur tout ce qui bouge;

elle ne s'installe pas subrepticement sur le canapé du salon;

elle ne fait pas ses cornes sur le ventre des chevaux;

elle accueille gracieusement les visiteurs et adore les hommes.
De préférence les hommes de sexe mâle...
Kuda a vraiment un faible pour les messieurs... elle se transforme alors en chatte câline, énamourée et obstinée.
 Sa victime préférée ? Maître Philippe, notre très honorable et respecté instructeur...

L'histoire se passe un samedi après-midi, alors que nous nous préparions à notre cours. J'étais déjà à cheval, réchauffant tranquillement Alya alors qu'André finissait de seller sa monture. Les clichés originaux ont été pris par Loana et je n'ai fait que les éditer quelque peu.


Les Fourberies de Caprin
Acte I, Scène I
dite «Scène de la séduction»

Note de l'auteur : les vers ne sont pas des alexandrins,
navrée, c'est venu comme ça vient !


Kuda : Ô Maître Philippe, permettez que je vous accompagnasse un instant,
car je ne puis résister à suivre votre séant si tentant !





Maître Philippe : Ah ! Gentille Kuda, il est bien difficile de résister
à ces tendres attentions, mais votre présence en ces lieux est inconvenante.
Ne profitez pas ainsi de l'absence de mon épouse, pour tenter l'aventure galante !

Kuda : Mêêê quelle idée vous vient donc là !
Je serai discrète et personne ne me verra...





Maître Philippe : Non, Kuda, je serai intraitable
et je vous prie de quitter, séance tenante,
car cette relation n'est pas souhaitable,
elle serait même inconvenante...





Kuda : Je m'indigne et je résiste,
je récrimine et j'insiste !

Maître Philippe : Non Kuda. De mon index impératif,
la porte je vous indique !
Et quittez cet air rétif,
je ne souffre vos plans machiavéliques !




Acte I, Scène II
dite «Scène de l'obstination»
L'action se déroule quelques minutes plus tard...



Kuda : Maître Philippe, me voici de retour !
Je pense qu'il y a eu méprise,
sur le sens de mon amour !
Ne voyez-vous donc pas combien je suis éprise ?

Maître Philippe : Kuda, votre insistance me pèse,
Souffrez donc que j'insistasse,
car votre présence me met mal à l'aise.
Oust ! Dehors la grognasse !





Kuda : Non, je me rebiffe et je refuse !
Ne pensez pas que je sois obtuse,
je suis chèvre et obstinée,
et jamais caprin ne change d'idée !



Acte II, Scène I
dite «Scène de la persistance»
D'autres minutes plus tard...


Maître Philippe : Kuda ! Vous revoilà donc !

(Note : l'auteur fatigué,
sans chercher la  rime,
prit la décision d'écourter
la réplique pusillanime !)




Maître Philippe : Ne vous ai-je point déjà indiqué la sortie ?
Ne voyez-vous donc point que nous sommes désassortis ?!

Kuda : Mêêêê...
Bêêêêê !



Acte II, Scène II
dite «Scène de la défaite»
Suite de la scène précédente...


Kuda : Ô Maître Philippe,
voyez comme je vous adore !
Ne versez point dans l'archétype
et mirez dans mes yeux vieil-or
la tendresse d'une biquette
pour un riche conquistador
qui s'en contrebalance,
dit sans médisance,
comme de sa première liquette !





Kuda : Orage, ô pluie malfaisante
N'ai-je donc point vécu
que pour être marrante ?
Suis-je donc une caprine déçue
par une humanité exaspérante ?




Kuda : Mais peu m'importe
qu'il me mette à la porte.
D'une prestance de reine,
altière, je quitte l'arène.

Je vous dis adieu, Maître Philippe !
Finalement, vous n'êtes pas mon type...


Épilogue

Déçue de voir ainsi refuser son offrande,
Kuda cessa enfin son caprice caprin.

(et on notera, enfin, les alexandrins !)

Fin



«Oui, je me demande parfois si l'homme, tout bien pesé,
n'a pas fait faire à la connaissance un énorme pas
en arrière en renonçant à l'imagination et à la
poésie comme moyens d'investigation...»

L'Hurluberlu
Jean Anouilh

7 juin 2010

Tel père, tel fils

Akilédou, fils de Passion et Augustine, est certainement le plus attachant qui soit. Il vient au grand galop dès qu'il vous aperçoit, n'hésitant pas à planter là les copains et la belle herbe tendre de son pré. Collant, câlin et joueur, Akilédou a son fan club ! Ne soyez pas surpris s'il fait l'objet de plusieurs entrées de blog...

Pour commencer, tel son père, Akilédou est très copain avec Frimoos. Dans le cas de Frimoos et Passion, je pense pouvoir parler d'amitié. Alors qu'avec Akilédou, Frimoos trouve un copain de jeu du même âge...

«Salut toi, tu viens jouer avec moi ?»






«Allez ! On va faire la course !»






«Akilédou ! Tu triches ! Tu as de plus longues jambes !»

3 juin 2010

Joute vespérale

Notre mois de mai a été tellement occupé que la liste de nos activités ferait dresser les cheveux sur la tête.

En voici la preuve :



«Quoi, vous avez fait TOUT ça ! Je comprends que tu n'aies
pas eu beaucoup de temps à me consacrer...»


Il y a déjà une semaine, j'ai quand-même eu l'occasion de prendre ces quelques images de la joute vespérale des deux copains. Ces deux-là s'entendent comme larrons en foire, toujours prêts à se mesurer à la course, à se taquiner et à faire la fête.

Une artistique remise en selle pour mon blog !

Je vous laisse admirer...


















Bonheur des yeux et plaisir de voir une si belle amitié.